13 novembre 2006

À propos de production électrique

Un peu tardivement, quelques réflexions sur les coupures électriques qui se sont produites il y a quelques jours...

En gros, tel que le système fonctionne, tous les pays d'Europe peuvent souffrir des déséquilibres entre production et consommation ou des problèmes d'infrastructures de transport survenues dans un pays voisin. Bon. Si tout le monde était de bonne foi pour tâcher de produire à peu près ce qu'il consomme et pour faire à temps les investissements nécessaires, tout irait bien. Malheureusement, ce n'est pas le cas.


Centrale nucléaire de Chinon-Avoine, Indre-et-Loire, août 2006.

En effet, en Italie comme en Allemagne, pour des raisons politiques (la nécessité d'une alliance avec les Verts dans le cas de l'Allemagne), on a décidé de cesser de construire des centrales nucléaires, alors qu'en raison de la hausse des cours, on ne pouvait accroître les capacités de production des centrales à combustible fossile. Résultat : ces pays sont, de manière croissante, en déficit structurel d'électricité. Et du coup, un part croissante de leur consommation vient de France.

Le truc, c'est que, pour produire cette électricité, nous avons, bon gré mal gré, consenti à des sacrifices : assumer le risque, fût-il faible, des centrales nucléaires (et des barrages, d'ailleurs), assumer également leur impact sur le paysage, etc. Toutes choses dont nos voisins européens ne veulent pas chez eux - chez nous, ça leur est bien égal. Or, l'interconnexion des réseaux fait que les Français ne bénéficient pas particulièrement de ce surcroît de production en terme de sécurité de leur approvisionnement : les problèmes sur le réseau électrique allemand peuvent causer des coupures en France, on l'a vu il y a dix jours.

Ce n'est pas que je demande l'interdiction des exportation d'électricité ; par contre, si l'Allemagne ou l'Italie ne pâtissent pas plus que nous de leur propre lâcheté énergétique, pourquoi devrait-elles changer de politique ?

On me dira que les exportations électriques d'EDF bénéficient au bout du compte au consommateur français en faisant baisser le coût de l'électricité vendue aux particuliers. C'est sans doute le cas aujourd'hui - mais c'est précisément ce que la « libéralisation » du marché de l'électricité rendra impossible. Je pense d'ailleurs que tel en est le véritable but.

Le Plume vous salue bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

And... don't mention the war! (Basil, Fawlty Towers)

Le Plume a dit…

"I mentioned it once, but I think I got away with it alright."