09 mai 2005

Envol

Voilà longtemps déjà que je vous avait promis la sculpture de Jacob Epstein pour la tombe d'Oscar Wilde.  Je n'étais pas entièrement satisfait de mes photos numériques et attendais donc la fin de la péloche du Pentax, ce qui a pris, comme dans le sketch de Fernand Reynaud, « un certain temps. »


Jacob Epstein (1880-1959), tombe d'Oscar Wilde au Père Lachaise, 1909-1912.
Cliché du 19 mars 2005 après-midi.

Voilà : une sculpture majeure d'un des grands sculpteurs du XXème siècle, passablement salopée par le rouge à lèvre des drag queens de France et de Navarre. En faisant abstraction de ça, le dynamisme du génie ailé est saisissant, s'envolant vers le soleil levant malgré la masse du bloc dont il est extrait - sculpture latérale à un bloc, sans pour autant être un bas-relief. Dynamisme qui s'oppose à un visage hiératique surmonté d'une lourde coiffe, chargé de toute la pesanteur de son inspiration assyrienne. Pas la peine de se lancer dans les interprétations possibles de ce paradoxe, on y passerait la nuit.

Bon, je reconnais qu'il n'est pas très visible sur ce cliché, le visage. Mais que voulez-vous : comme il a été dit plus haut, le génie s'envole vers le soleil levant. Son visage était donc à l'ombre à l'heure où j'étais de promenade. J'ai essayé de le photographier, mais ça n'a rien donné.

Il faudrait que j'y aille le matin. Beauty is difficult disait un autre moderniste*.

Le Plume vous salue bien

* Le poète Ezra Pound. Vérification faite, ce vers apparaît dans une section du canto 74 qui parle (qui traite ?) d'art contemporain et d'archéologie du Moyen-Orient. Ça tombe plutôt bien.

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