Les premiers chrétiens en étaient persuadés : la fin du monde était imminente, l'histoire de quelques années tout au plus. Et puis, force a été de le constater, ce monde semblait durer. Le Moyen-âge a vécu dans cette attente : chaque fois que les temps se bousculaient, que les bases de la société semblaient ébranlées, ça y est, cette fois, c'était sûr, on y était - c'est le sens du scenescit mundus de Scott Érigène, alors que Vikings, Magyars et Sarrazins montaient à l'assaut du monde carolingien : non pas « les temps sont durs » ni « Mais où sont les neiges d'anta » mais bien « ce monde vieillit - il n'en a plus pour longtemps... » Les discours de cette campagne étaient nombreux à nous annoncer mille et un cataclysmes.
Bureau de vote n°28, Paris 10ème, hier après midi.
Pourtant, ce matin, le soleil c'est levé et moi aussi - non sans difficultés je dois le reconnaître. Il y avait toujours une Union européenne, la bourse ne s'était pas effondré, l'Euro ne perdait pas suffisamment de valeur pour relancer la compétitivité de l'économie européenne... Dans la rue, dans les entreprises, personne ne portait de brassard noir - en tendant l'oreille, on entendait se réjouir les petites gens, hôtesses et agents d'entretien d'une grosse boîte où j'avais réunion, par exemple.
Dans les vingt-six département du « grand bassin parisien » - l'Île-de-France et les cinq régions adjacentes - seuls trois ont voté en faveur du traité : Paris, les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Comme c'est curieux.
Le Plume vous salue bien.
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