En un temps de crève automnale, de bouillasse de feuilles de platane sur les trottoirs et de nuit tombée bien avant de sortir du travail, il est bon - peut-être indispensable - de fermer les yeux quelques instants et de penser à des endroits qu'on aime.
Alors voilà : Lost Marc'h, « la queue du cheval » - les landes de la presqu'île de Crozon, face à l'océan ; la terre de bruyère qui s'enfonce sous les pieds ; un éperon rocheux que l'homme a barré de deux talus et de deux fossés, il y a si longtemps...
La pointe de Lost Marc'h et le cap de la Chèvre, Crozon-Morgat, Finistère, juillet 2000.
Au nord, derrière la pointe de Dinan, les « tas de pois » et l'archipel de Molène. Au sud, le biseau acéré du cap de la Chèvre et, sur l'horizon, la longue ligne du cap Sizun. La première fois que je suis venu ici, c'était en avril, vers le milieu des années 80. Il faisait grand vent et à la force du paysage s'ajoutait la légère euphorie d'un air trop pur. Un moineau épuisé par le vent s'était abrité derrière l'une des pierres levées qui parsèment la lande et nous, nous avions envie de crier face à la mer.
J'y suis retourné plusieurs fois depuis. C'était toujours aussi beau.
Le Plume vous salue bien.
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