01 mai 2006

Automobile

Au regard de nos performance automotive d'hier - n'oublions pas que notre voiture est une petite urbaine achetée d'occasion en 1995 et totalisant maintenant 108 000 kilomètres au compteur - la photo qui s'impose, c'est celle-ci :


Voiture de rallye des années cinquante (laquelle ? j'avoue que je ne sais pas), cité des sciences et de l'industrie.

Pour continuer sur ce terrain : j'ai été élevé dans l'idée qu'une voiture, il faut que ça roule, et c'est tout ; du coup, le culte de la belle bagnole, ça n'a jamais été mon truc. Mais l'histoire des techniques aidant, j'ai fini par comprendre que ce dont il s'agissait, c'était d'admirer de belles réalisations humaines. Humaines, oui, cette tôle et cette fonte, bien sûr : je ne sais pas si l'argent est du temps de travail congelé, comme disait à peu près Marx bien avant le tournant technologique de la décennie 1890 (*) - mais, pour sûr, une belle réalisation technique est du talent humain condensé.

Le Plume vous salue bien.

(*) Le poète Louis Zukofsky, praphrasant Marx (d'après Calvacanti, avec en prime quelques sinusoïdes et la théorie quantique, mais ça, c'est une autre histoire) :

An impulse to action sings of a semblance
Of things related as equal values,
The measure all use is time congealed labor
In which abstraction things keep no ressemblance
To goods created; integrated all hues
Hide their natural use to one or one's neighbor.

C'est le début du poème A-9, qui revisite en vers la théorie de la valeur suivant Marx. Mais en regardant une belle mécanique, ce n'est pas la couleur de l'argent mais bien la puissance de l'ingéniosité humaine que voit l'admirateur. En méconnaissant cette admiration, c'est toute la culture technologique du XXème siècle, et sans doute aussi du XXIème même s'il s'en défend, que l'on se condamne à ignorer.

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