10 mai 2006

Grâce à nos canonniers

Les vacances étant finies, c'est le moment de s'occuper des souvenirs de vacances. Et notamment, ramenée d'un vide-grenier pluvieux bien que costarmoricain, devinez quoi : une assiette.

Compte tenu de la date indiquée et du motif, qu'elle m'ait particulièrement attiré l'œil n'étonnera pas ceux qui connaissent mes sujets de recherche... Au demeurant, j'ignore de quand elle date, ni où elle a été réalisée. Elle faisait partie d'une petite série commémorant la Révolution, d'une réalisation assez grossière ; aucune inscription au dos. Au hasard, je dirais fin XIXème, mais ça peut être plus tardif.

La question qui me titille dans l'affaire - et la raison pour laquelle j'utilise un extrait de la Carmagnole comme titre pour la troisième fois en un peu plus de deux mois - c'est la place que tient le canon dans l'imaginaire de la Révolution.

Les piques, par exemple, ça se comprend. L'arme du sans-culotte, facile à fabriquer, facile à manier... Mais le canon ? Peut-être une image de la puissance terrifiante de l'État, reprise à son compte par la Nation ? C'est une hypothèse qui en vaut une autre.

J'observe en tout cas que ce canon est manifestement de bronze, sinon il serait colorié en noir, comme les piques qui le surmontent. Normal, c'est un canon de l'artillerie de terre : n'en déplaise au bouquin de Magne dont je parlais l'autre jour et qui contient tout de même pas mal d'erreurs, les canons en fonte de fer étaient bel et bien réservés pour la marine, où leur poids plus important était moins handicapant.

Bref : l'histoire est dans l'assiette. Et l'assiette est sur le mur.

Le Plume vous salue bien.

8 commentaires:

daieuxetdailleurs a dit…

le canon semble plus patriote que la chose avicole un peu déplumée...
cocorico

Anonyme a dit…

L'assiette est sur le mur? mais alors, on peut pas manger dedans? C'est terriblement frustrant, ça, une assiette dans laquelle on ne peut pas manger;)

Le Plume a dit…

sappholfaire: le canon, certes, mais les boulets en forme de pièce montée ne sont guère terrifiants!

sel: vu la qualité un peu rudimentaire de la faïence, je doutes qu'on arrive à nettoyer l'assiette après y avoir dégusté la moindre tartiflette... Mais je te rasssure: des assiettes pour manger dedans, on a aussi.

Deleilan a dit…

Bref : l'histoire est dans l'assiette. Et l'assiette est sur le mur.

«L'oiseau est dans l'oeuf, l'oeuf est dans le nid, le nid est dans le trou
Le trou est dans le noeud, le noeud est dans la branche, la branche est dans l'arbre
L'arbre est dans ses feuilles maluron, maluré
L'arbre est dans ses feuilles maluron don dé!»

Désolée, pas pu résister! ;-)

Le Plume a dit…

Coucou Dannie, connaissais pas celle-là - serait-ce une ritournelle poitevine qui aurait traversé l'Atlantique au temps de Colbert?

Deleilan a dit…

Eh non, c'est «L'arbre est dans ses feuilles» de Zachary Richard, une «ritournelle» acadienne immensément populaire pendant mon enfance. Ta tournure de phrase a fait ressurgir ce beau souvenir! (Les paroles complètes sont assez faciles à trouver sur le web, si ça t'intéresse, mais avec la voix et l'accent de Zach, c'est encore mieux...)

Le Plume a dit…

raison de plus: les acadiens venaient pour la plupart d'entre eux du Poitou, me semble-t-il!

Deleilan a dit…

Trouvé sur internet une allusion au fait que «L'arbre est dans ses feuilles» s'apparente à un air de la vieille France, «Le Diable est dans Paris»... Malheureusement, impossible de trouver les paroles de cette chanson. Dommage!