01 juillet 2008

Sirènes

Diner en terrasse à notre restaurant indien habituel, entre le boulevard de Strasbourg et la rue du Faubourg Saint-Martin. À la fraîche, ou quelque chose qui s'en rapproche. En fin de repas commence la noria des sirènes, sur le boulevard de Strasbourg : protection civile en grand nombre, pompiers, police, SAMU... Quelque chose de grave se passe pendant que nous mangeons. On ne sait pas quoi.


Métro de Rennes, station La Poterie.

Il y a une nouvelle de Dino Buzzati comme ça : Qualcosa era successo - (je l'ai lue en français il y a fort longtemps, mais je ne l'ai sous la main qu'en italien, langue que je ne lis guère). Des passagers d'un train sans arrêt voient d'abord quelques signes, puis des manifestations évidente que quelque chose se passe - foules paniquées, scènes d'exodes... Mais le train ne s'arrête pas ; ils tentent de lire les gros titre des journaux mais ne lisent que quelques lettres (ça se terminne par « ION »). La nouvelle s'achève sur l'arrivée du train dans une gare totalement déserte.

Du coup, mémoire de catastrophes : où étiez vous quand...? Dans une rame surchauffée du RER C en juillet 1995, avec un contrôleur un peu affolé qui tentait de savoir ce qui bloquait le trafic. À mon bureau, vue sur le jardin des plantes, avec des infos contradictoires parvenues d'outre-Atlantique - et des crétins de Français sur les forums de discussion qui trouvaient très drôle qu'il y ait un attentat dans cette partie du monde. Dans une station balnéaire ligure, avec des collègues anglais qui n'arrivaient pas à savoir ce qui se passait chez eux...

Des avants, des après. Mais avant, on ne sait pas que c'est avant. Et pendant non plus. E la nave va...

Le Plume vous salue bien.

Dino Buzzati, « Qualcosa era successo », extrait de Il crollo della Baliverna, Mondadori, 1954.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, pellicule Fuji Acros 100]

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Et en novembre 1963 ?

Le Plume a dit…

en novembre 63, la question ne se posait pas - et ce jusqu'en janvier 1971 inclu!

Anonyme a dit…

Et moi, suis en train de me demander où j'étais pendant les attentats de Madrid...En Italie, vu que c'était en mars, mais je ne me souviens pas de plus (alors que sept 2001, j'ai des images très claires)
Pour ce qui est de Buzzati : tiens, ce nom de recueil ne me dis rien...Encore de la lecture à découvrir, cool:)

Le Plume a dit…

A propos de Buzzati, il y un recueil Il Meglio dei raconti (c'est celui que j'ai à la maison), en édition de poche (Oscar Mondadori). Il contient entre autre cette nouvelle-là, et la nouvelle titre de Il Crollo della Baliverna.

Anonyme a dit…

Idem en ce qui concerne 2001, images très claires également.
Mais aussi pour ceux de 1986 rue de rennes car j'étais justement dans la rue de rennes à ce moment là, à quelques dizaines de pas de Tati.
Pour 1995, images toutes aussi limpides, ou presque, sur la "terrasse Martini" - sur les champs élysées au-dessus du "virgin".
Quoiqu'on en dise ce sont des moments qui marquent, pourquoi je ne sais pas trop ?
Proximité - non, New-york est bien loin d'ici ?
Tapage médiatique ? probablement.

Sinon, merci pour la photo de Rennes.
Je me permets de présenter quelques différences entre le métro parisien - pour l'avoir pratiqué pendant 33 ans - et le métro rennais - pour le pratiquer depuis 4 ans :
POUR :
-L'entrée dans le métro est libre (pas de portes coulissantes à air comprimé ou autres).Ca ne paraît pas grand-chose mais c'est très agréable.
-L'abonnement peut se faire partout -gare, tabac-presse - puisqu'il s'agit d'une carte rechargeable.
-Les escalators marchent et il y a des ascenseurs.
-C'est vraiment plus propre qu'à Paris sur le quai et dans les rames.
-L'atmosphère n'est pas étouffante.
-Jamais de grèves car pas de chauffeurs.

CONTRE :
-Atmosphère un peu trop aseptisée peut-être.
-le métro parisien a une âme...le métro rennais est...un assemblage de tôle et d'électronique high-tech.
-le métro parisen est une vie dans la ville, le métro rennais est un moyen de transport.