Se rendre en Italie par voie de terre, c'est suivre une route chargée d'histoire, d'histoire-batailles : des siècles de rêves italiens du pouvoir français, des derniers capétiens à Bonaparte.
Ça commence, comme il ce doit, par une traversée des Alpes. On n'est pas forcé de sortir de Paris par la place et la porte d'Italie (je suis passé par Denfert sous une pluie battante) mais ensuite il faut bien traverser la Bourgogne avant de sentir, du Beaujolais aux confins du Dauphiné, le paysage se refermer peu à peu avant d'aboutir, passé Grenoble, dans les obscures valées où sévissait naguère le divin Marquis et certains de ses plus sinistres personages.
Parfois, au détour d'une route impossible, on tombe sur une retenue d'eau où se reflète la lumière d'un ciel tumultueux :
Barrage du Chambon, Isère (ou est-ce déjà les Hautes-Alpes),km680, lundi 4 juillet 2005 vers 19h.
Ensuite ce sont les cols : le Lautaret et son herbe encore jaune de la récente fonte des neiges, puis le Montgenêvre après une escale, comme vous le savez, dans la presque italienne Briançon - le tout avec, en complément de la sauvagerie des paysages de haute montagne, des dizaines de semi-remorques en guise de dragons, qui préfèrent une amende somme toute modeste à l'attente pour passer l'unique tunnel alpin en service...
Après, ce sera la descente vers le Piémont, mais ça, ce sera pour une autre entrée.
Le Plume vous salue bien depuis les hauteurs de Rapallo.
P.S. : par pitié, permettez-moi d'ignorer encore quelque jours la folie meurtrière des hommes...
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