13 juin 2008

What part of "no" don't they understand?

Je ne trouve pas le résultat du référendum irlandais particulièrement réjouissant ; il faut dire que je n'avais pas trouvé le résultat du référendum français sur la prétendue constitution européenne réjouissant non plus, même si ce résultat était conforme à mon vote. Mais le résultat est clair : les traités européens ne passent plus auprès des électorats d'Europe de l'Ouest. C'est un peu ennuyeux, tout de même.


Cimetière de Monasterboice, république d'Irlande, juillet 1992.

Ce qui est curieux, c'est que personne ne semble vouloir se demander pourquoi. Et la raison fondamentale me semble toute simple : on avait une union européenne qui ne fonctionnait pas trop mal à 12, voire à 15 en rajoutant des pays qui y étaient presque. Les gens râlaient, bien sûr, mais globalement cette Europe correspondait à une réalité que les gens comprenaient et commençaient à s'approprier, au rythme des voyages scolaires et des échanges d'étudiants. Et tout d'un coup, sans que les citoyens soient consultés, voire réellement informés, on a multiplié ça par deux. Et on pensait que ça irait de soi...

C'était peut-être nécessaire : je ne rejette pas l'argument selon lequel c'était le meilleur moyen de tirer vers le haut les pays d'Europe de l'Est, et donc d'éviter la multiplication des poudrières prêtes à exploser dans la région. Mais quand même : comment a-t-on pu imaginer un seul instant que les ctoyens de l'ancienne Europe des 12 applaudiraient à tout va ? C'est de la bêtise pure et simple !

La responsabilité première de la chose, il faut bien le dire : c'est au gouvernements allemands qu'elle revient, qui voulaient absolument et urgemment reproduire au niveau européen leur propre réunification - ne serait-ce d'ailleurs que pour diluer les tensions créées par ladite réunification, menée à la hussarde et qui a laissé pas mal de plaies et de bosses. Alors on a intégré dans l'Union les voisins de l'ancienne RDA, qui étaient somme toute du point de vue économique ses principaux clients et ses principaux fournisseurs depuis 30 ans, et comme on ne savait pas exactement quoi faire, on a continué, jusqu'à la Mer noire. La fuite en avant est rarement la meilleure des politiques...

Et maintenant, on fait quoi ? Les institutions européennes sont condamnées à rester sur le status quo du traité de Nice, dont tout le monde s'accorde à dire qu'il ne vaut pas tripette. Et cependant les constructions qui font vraiment avancer la construction européenne ne se passent plus au niveau de l'Union, mais au niveau d'ensembles à géométrie variable, espace Schengen ou zone Euro - autant dire que l'union ne veut plus dire grand chose.

Une possibilité : que l'union subsiste dans ses frontières actuelles, en s'affaiblissant progressivement ; et que de nouvelles institutions se développent concernant un sous-ensemble plus restreint. Autrement dit, tout à refaire... Voilà ce que c'est que le boulot bâclé.

Le Plume vous salue bien.

[Appareil Kodak Instamatic]

Aucun commentaire: