05 octobre 2008

Imprimer (suite)

Je n'ai jamais fini ce que je voulais dire l'autre fois, à propos de l'art et de la manière d'imprimer. Allons-y !

Finalement, il y a deux manières possible d'écrire sur du papier. La première, c'est de faire un dispositif qui prend de l'encre et l'amène sur le papier aux endroits où on en a envie. C'est ce qu'on fait avec un stylo, ou avec les caractère d'une machine à écrire mécanique, ou les caractères mobiles en plomb de la typographie traditionnelle, ou avec une imprimante à jet d'encre. L'autre, c'est la grande famille de la gravure : préparer une surface de telle sorte que, en mettant de l'encre partout et en enlevant le surplus, il n'en reste qu'aux endroits où on veut écrire. Il n'y a plus ensuite qu'à presser une feuille de papier contre cette surface, et on a le résultat...

De ce système, on a diverses implémentations mécaniques : gravure à la main (taille douce), sur bois, sur cuivre ou sur pierre ; gravure chimique, à l'eau-forte, qui ressemble d'ailleurs étrangement à la méthode employée pour produire des circuits imprimés... Plus récemment, on a l'héliogravure, qui est une forme de gravure chimique, où l'on utilise un procédé photographique pour différencier les parties qui doivent être gravées (et qui seront donc encrées) - moyennant de faire ce travail quatre fois pour les quatre encres de la tétrachromie, et l'on a de quoi imprimer de chouette magazines couleurs. Et puis, la photocopie, ou l'impression laser : un marquage électromagnétique fait que le rouleau du toner ne retient l'encre que là où on la veut...

Mais, du côté de la Villa-Lavoir, c'est de la gravure à la main que l'on fait. On incise une plaque de cuivre pour préparer sa planche. Pour imprimer, on commence par l'encrer en totalité ; ensuite, on essuie patiemment la plaque, jusqu'à ce que l'encre ne subsiste plus que dans les petits traits de la gravure.


L'essuyage de la planche, atelier de gravure de la Villa-lavoir, Paris 10e.

L'impression proprement dite est ensuite presque une formalité ; la difficulté, c'est cette étape - enlever toute l'encre des surfaces non gravées, sinon ça fait des pâtés ; en laisser suffisamment dans les creux pour que le résultat ne soit pas pâlichon. Du beau boulot.

Sinon, le reste de la tempête tropicale Laura dont je parlais mercredi nous passait sur le râble aujourd'hui ; pluie et vent, vent et pluie. Du coup, je me suis offert le luxe de ne pas mettre le nez dehors, sinon très brièvement, pour redresser nos pots de fleurs, laurier, if et romarin, qui s'étaient un petit peu égayées.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

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