15 octobre 2008

Migration intérieure

L'automne, saison des migrations. Hirondelles et bernaches repartent vers les pays chauds, d'autres oiseaux nous arrivent des contrées boréales... Certaine sternes vont jusqu'à alterner été arctique et été antarctique, ce qui vaut sûrement mieux que de cumuler les hivers (comme une amie néo-zélandaise qui étudiait en France et rentrait chez elle pour les vacances d'été) mais semble tout de même un peu extrême, d'autant que la comparaison entre l'été antarctique et l'hiver à Quimper serait sans doute à l'avantage de la cité de Saint-Corentin.

Nous, on fait plus court, et en plus on n'a pas l'intention de faire le trajet inverse au printemps : on a juste permuté deux chambres. Les voyages forment la jeunesse, et tout ça. Déménager sans changer d'appartement, c'est nettement plus pratique.


Du bazar dans un coin alors que la chambre d'enfant était en préparation, et l'enfant aussi.

Je poursuis cependant mes explorations musicales, baroques comme classiques : des concertos pour hautbois de Telemann parce que j'aime bien le hautbois, et les caprices pour violon de Paganini. Les morceaux pour violon seul sont plutôt rares parce que le violon est essentiellement un instrument monodique, et qu'une note à la fois, dans la tradition occidentale, ça fait un peu peu. Mais au prix d'acrobaties hallucinantes, il y a dans ces caprices (comme un siècle plus tard dans les sonates d'Ysaÿe dont j'avais dû vous parler il y a des lustres) un vrai travail du contrepoint, avec des lignes mélodiques qui s'enchevêtrent.

Pas étonnant donc que le 24ème et dernier de ces caprices soit devenu « l'air qui rend les compositeurs fous » : des études de Liszt, des variations de Brahms, qui ne pouvait laisser cet affront impuni, la célèbre rhapsodie de Rachmaninoff... Après ça, les choses se compliquent : les variations de Lutoslawski sont-elles sur l'original de Paganini, ou sur la rhapsodie de Rachmaninoff ?

Mais de ces vingt-quatre terribles miniatures on aurait tort de ne garder que la dernière. À part ça, malgré le crachin qui tombait sur les Grands Boulevards, les churros des baraques à gaufres gardaient l'accent du Sud.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : troisième caprice pour violon seul de Paganini, interprété par Itzhak Perlman.

[boîtier Pentax Auto 110, film Fuji Superia 200 (format 110), objectif Pentax-110 70mm f:2.8]

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