19 février 2009

Impasse

Le conflit dans l'enseignement supérieur est aujourd'hui dans une curieuse impasse : le texte qui avait mis le feu aux poudres (le décret sur le statut des enseignants-chercheurs) est, de fait, mort et enterré ; mais comme la ministre se refuse à l'avouer (pour ne pas perdre le soutien de l'UMP en vue des élections régionales), les grévistes n'ont rien qui leur permette de dire « c'est gagné, on peut arrêter les frais. »


Au coin de la rue de Varenne et du boulevard des Invalides, mardi 10 février dernier.

Et du coup, c'est tout le reste qui ressort : la contestation du décret sur la mastérisation des concours, bien mal fagoté il est vrai ; et plus généralement sur une politique, symbolisée par la loi LRU, qui montre une incompréhension totale du monde universitaire et de son fonctionnement.

Le fond du problème, il est bien là : donner leur liberté aux universités, ce n'est pas les transformer en petites entreprises sous la coupe d'une dictature élective ; c'est plutôt de rappeler que l'université est et doit être administrée par tous les universitaires, que chaque université est elle-même un tissu de composantes : UFR, départements, labos... qui ont chacun leur légitimité et leur part d'autonomie. Confier par exemple le recrutement de nouveaux universitaires au président d'université et à son conseil d'administration, c'est d'une imbécilité flagrante : un président mathématicien est-il compétent pour choisir le meilleur biochimiste, ou le meilleur germaniste pour son UFR de biologie ou son département d'allemand ? C'est pourtant l'esprit de la LRU.

Bref : on n'est pas sortis de l'auberge.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Acros 100, objectif SMC-Pentax M 50mm f:1.7.

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