Il me faut tempérer mon enthousiasme d'hier en ce qui concerne mes trouvailles archivistiques. Les documents que j'avais trouvé décrivaient en effet les travaux qui m'intéressaient jusqu'en décembre 1775 ; ensuite, comme ce carton ne concernait que la période 1767-1775, il fallait passer à la cote suivante, ce que j'ai fait aujourd'hui.
Dans mes documents d'hier, on parlait d'une interruption des travaux le 10 décembre, les « inventeurs » étant partis pour le Sud de la France, supposément pour quelques semaines. Et dans les liasses sur 1776... rien. Pas une lettre, pas de reprise des travaux, rien du tout. En mai, finalement, une lettre confirmant que, faute de nouvelle des intéressés, les travaux étaient suspendus sine die. Me voilà bien avancé.
Un dossier qui n'a rien à voir, trouvé dans un autre carton : une plainte des marchands de draps et blanchisseuses de Laval qui dans les années 1690 se plaignent de ce que les maîtres de forges des environs salissent l'eau de la Mayenne avec leur minerai. Et ils fournissent un échantillon à l'appui :
Surprise : un coupon à la cote F12 1301... (Archives nationales, cet après-midi).
Truc curieux, d'ailleurs : à l'école primaire on m'avait appris que la Maine était la rivière formée par la confluence de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir, avant de se jeter dans la Loire quelques kilomètres plus loin, après avoir traversé la ville d'Angers. Or, ces documents utilisent de manière interchangeable les noms de Mayne et de Mayenne pour désigner la rivière de Laval (la Mayenne, donc). Bon sang, mais c'est bien sûr : Maine et Mayenne, c'est le même nom - Bougredâne et Bougredandouille ne font qu'un.
Autre truc marrant : à coup de photos aériennes sur le gros ninternet, j'ai retrouvé ce qui devait être le lieu où les maîtres de forges lavaient leur minerai, au grand dam donc des blanchisseuses situées en aval (et à Laval). À quelques centaines de mètres de là, je donnais vendredi le biberon du goûter sur une aire de repos de l'A81. Qui n'était pas là en 1698, bien sûr.
Pour revenir au dossier de mes travaux interrompus : l'un des hommes-clé de l'affaire est un Anglais du comté de Shropshire (ou un Gallois des collines d'à côté, on ne sait pas trop). C'est donc en son honneur que je dégustais tout à l'heure un bleu de Shropshire, arrosé d'un petit pineau des Charentes. Et suivi d'une tartine de miel portugais, mais ça non plus, ça n'a rien à voir.
Le Plume vous salue bien.
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