07 décembre 2009

In Situ

Mon séjour nantais de la semaine dernière était à caractère professionnel ; j'entends par là la profession qui me nourrit de manière régulière. Toutefois, comme habituellement je ne travaille pas les jeudis aprè-midi, j'avais décidé de consacrer le jeudi à mon activité d'historien - sachant que la région nantaise apparaît avec persistance dans mes dossiers. J'avais par conséquent deux possibilités : choisir un dépôt d'archibve et y faire un défrichement des sources disponibles ; il m'est arrivé de tirer pleins d'info de séances de travail guère plus longue que ça. J'avais pas mal de possibilités pour ça, archives départementales, affaires étrangères (dont le dépôt est à Nantes), médiathèque (qui contient des quantités de manuscrits concernant mes affaires), etc. Ou alors, aller me promener.

Il faisait beau ; j'ai donc choisi cette solution. Pas n'importe où : sur le site d'une ancienne fonderie de canons sur laquelle j'ai lu beaucoup depuis des années, dans les sources comme dans la bibliographie.


Les rives de Loire à Basse-Indre ; en arrière-plan, l'usine d'Indret. Indre (Loire-Atlantique), jeudi 3 décembre 2009.

Du site lui-même, je n'ai pas vu grand chose : comme l'usine de Ruelle, Indret travaille toujours pour la Marine de guerre, ce qui rend difficile le safari-photo dans les ateliers, à la recherche d'un pan de murs de 1778... Mais j'ai vu le site : historiser sur un site dont je n'ai aucune idée, ça m'est très difficile.

(Entre autre, j'ai pu voir les vaches paître sur ce que les plans du XVIIIe siècle désignent comme bassin à marée destiné à alimenter une roue hydraulique ; on se plaint très rapidement de son envasement : on avait raison de le craindre, semble-t-il.)

Mais mon besoin d'aller voir ne s'explique pas par le besoin de constatations matérielles : je ne suis pas archéologue ; mes prospections ne vont donc pas au delà d'une vue d'ensemble. C'est d'avantage, je crois, le besoin de replacer les témoignages qui constituent les sources de l'historien dans leur localité ; les paysages (si changé qu'ils soient depuis), la lumière, le temps qu'il fait... L'histoire, ça parle des gens ; les gens, ça évolue dans des lieux bien réels, pas dans des concepts ou des statistiques.

Et puis ça permet de se promener.

Le Plume vous salue bien.

Johann Sebastian Bach, Partita per violino senza basso accompagnato n°1 en si mineur (BWV 1002), VIII : Tempo di Borea, double ; Hélène Schmitt, violon.

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