21 octobre 2010

Fruitaison d'isolateurs

Un objet qu'on retrouve périodiquement sur ces pages : l'isolateur de ligne électrique. Qui fleurit notamment sur les caténaires de chemins de fer. Fleurit ? Plutôt des fruits que des fleurs, tout de même.


Les voies de la gare de l'Est vues de la rue de Château-Landon hier matin.

Toujours est-il que j'admire ces verreries qui seules permettent de faire cohabiter des fils nus à 25.000 volts et les poteaux d'acier qui les supportent... On notera d'ailleurs que lesdits isolateurs se font plus discrets sur les parties du réseau ferré alimenté en 1500 volts continu, et non en 25.000 volts 50 hertz comme c'est le cas ici : le risque d'amorcer un arc électrique y est plus faible ; il est remplacé à puissance égale par le risque de faire fondre fil et pantographe soumis à un ampérage seize fois plus élevé.

Et puisqu'on est dans les maths, un peu de géométrie : quand on tend un fil entre deux poteaux, il n'est jamais vraiment droit, même en tendant comme une brute. Mais pour alimenter des trains, il le faut, que ça soit droit. D'où les petits bijoux de statique que sont les caténaires : le fil d'alimentation est droit parce que son double, le câble porteur, se charge de pendouiller pour deux - suivant la courbe d'un cosinus hyperbolique, ou courbe de la chaîne, d'où caténaire. Ils sont reliés par des quantités de petits câbles verticaux aux longueurs soigneusement calculées, assez rapprochés pour que le fléchissement du fil inférieur entre deux d'entre eux ne soit pas un problème. Et le tout est électriquement sous tension parce que s'il fallait mettre des isolateurs partout il n'y aurait plus assez de verre disponible pour pouvoir boire un coup. À la bonne vôtre !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier numérique Pentax K-m, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

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