10 avril 2006

Et tout ça pour ça

C'était bien la peine de perdre le boire et le manger pour nous le retirer au bout du compte, le machin. Enfin bon, du moment qu'on gagne à la fin, hein... Évidemment, les esprits chagrin demanderons « qu'est-ce qu'on gagne » et là c'est moins glorieux : on gagne juste que ce n'est pas encore pire.

À propos, j'ai eu l'occasion de me plonger dans un accord de branche sur la réduction du temps de travail, pour le compte d'un copain qui se demande pourquoi il travaille 36h par semaine alors que sur son contrat ils parlent de 35h. C'est édifiant ; après on s'étonne que les ouvriers ne votent plus P.S... En gros, on considère que le temps de travail des cadres est forfaitaire et que leur réduction du temps de travail se compte par journées. O.K., très bien - mais pour les autres ? Eh bien pour les autre, on annualise le temps de travail. Autrement dit, on les fait travailler comme avant et même d'avantage quand il y a plein de contrats, et on a douze mois ensuite pour rattraper ça, quelques heures par-ci, par-là - pas des journées de congé, non, tu penses bien, ils n'ont même pas de résidence secondaire ces gens-là, ça leur servirait à quoi ? Et comme le temps de travail est compté sur douze mois, on peut faire des semaine de 43 heures sans toucher un maravédis de majoration pour heures sup'. Pas mal. Et les syndicats on signé. pas étonnant que le Gallouzeau, il croyait que ça passerait...


Le Louvre, cour couverte de l'aile Richelieu, hier après-midi.

Scénographie : L'hydre du CPE terrassée par l'unité syndicale (allégorie)

Le bronze central représente la mise à mort ; Nicolas Sarkozy, à droite, tend un couteau au combattant pour achever l'animal. À l'arrière-plan, vu de profil, le président de la république erre sur les chemins, fatigué et vieilli ; quant au président de l'assemblée nationale, dont la pudeur est garrantie par un bout d'étoffe défiant la gravité, il tente vainement de déchiffrer la proposition de loi griffonnée à la hâte par ses députés - le drap de bain mouillé qu'il porte sur la tête ne l'aidera sans doute pas à surmonter sa migraine. Tout au fond, on distingue un homme dont on ne sait plus au juste qui il est, mais qui se dit toujours premier ministre.

L'auteur, de dos, contemple le spectacle avec perplexité !

Le Plume vous salue bien.

10 commentaires:

daieuxetdailleurs a dit…

en attendant, les étudiants nantais on reconduits le blocus jusqu'à 19!jusque là ils ne l'avaient reconduit à chaque fois que pour maximum une semaine... ca donne vaguement l'impression de vouloir gagner du temps... il a même un dissident de l'UNEF qui les soutient. Pour être mauvaise langue... ils veulent tenir le blocus aussi longtemps qu'à Rennes, alors comme ils ont commencé une semaine plus tard... Hum... Fini, vous avez dit fini ?

daieuxetdailleurs a dit…

PS : (post scriptum, pas autre chose!) très bien l'allégorie !!!

Anonyme a dit…

Sappholfaire>> meme topo au Mirail, bien sûr!! si c'est le jeu au dernier qui lache, on n'est pas sorti de l'auberge!!!!! Bientot, ça va etre blocus pour obtenir le "2e semestre validé pour tout le monde"... Bas-ta!!!
Plume>>> extra, l'allegorie.

Le Plume a dit…

bah, la queue du conflit va gigoter encore quelques jours avant de disparaître ; 2500 personnes dans les rues de Paris cet après-midi, en grande majorité des barjots d'extrême-gauche - les représentants syndicaux ont été conspués. Ils finiront bien par se retourner et se rendre compte que les 700 000 autres manifestants de la semaine passée étaient rentrés à la maison !

Anonyme a dit…

t'es sympa, mais nous, les etudiants ont re-voté le blocus. Il est là, le pb, au Mirail! faut etre CONTRE tout le temps. t quand on peut plus etre CONTRE, on trouve un pretexte pour l'etre!!! la fac est un no-man's land: les vendeurs de produits commerce equitable ont installé leurs stands, on croirait que les cours ne vont jamais reprendre, que le campus sert desormais a tout autre chose.. Tiens, jeudi, je ferai une photo, tu verras.

Le Plume a dit…

ouais, mais d'un autre côté ils ne vont pas tarder à se rendre compte que faire des manifs à 2.000 c'est moins fun qu'à 50.000, non?

daieuxetdailleurs a dit…

Suivez l'exemple : chantage à Nantes. De nouveau vote pour ou contre le blocage. Si c'est pour, pas de semestre validé. Un bon moyen pour avoir un vote représentatif de 11 000 personnes, et non juste à 2 000 irréductibles.

daieuxetdailleurs a dit…

Le seul truc qui m'épate, c'est que personne n'ait parlé de sucrer les vacances de Pâques, par la force des choses.

Le Plume a dit…

Au Mans, la semaine du 2 mai est transformée en semaine de ratrappage, au bon vouloir des enseignants. Mais bon, somme toute, quand on fait grève, on se prive de quelque chose - de salaire si on est salarié, de connaissances si on est étudiant !

daieuxetdailleurs a dit…

certains ça ne les perturbent vrt pas d'être privés de connaissances :o)
Pas gentille...