20 septembre 2006

Carte scolaire

Alors, on remet sur le tapis les histoires de carte scolaire, paraît-il...


Le lycée polyvalent Marguerite de Valois, à Angoulême, 15 ans et 8 mois après que j'y aie obtenu mon bac - pas le moindre changement.

Je n'ai pas étudié dans le collège ni dans le lycée que me prescrivaient la carte scolaire : mon père enseignait alors au lycée Marguerite de Valois, à l'autre bout de la ville - y aller simplifiait largement les questions de transport. Au demeurant, ni le collège ni le lycée n'avaient particulièrement bonne réputation : un bâtiment des années soixante, fort laid comme il apparaît ci-dessus, entouré de cités HLM et de banlieues pavillonnaires modestes. Le lycée chic, où toute la bonne société se contorsionnait pour envoyer ses gamins, c'était Guez de Balzac, au cœur du Vieil Angoulême, certainement pas celui-là.

J'y ai passé de très bonnes années ; je n'aurais sûrement pas mieux étudié si j'avais été au « bon » lycée - je m'y serais probablement moins amusé par contre, ce qui aurait été dommage.

Ce que je veux dire : le fantasme du bon lycée est essentiellement ça : un fantasme. Entretenu par les innombrables classements que publient tous les ans les magazines réacs, sur le thème Où faut-il envoyer vos enfants ? - sous-entendu, où ne surtout pas les envoyer, sinon ils se vautreront dans l'échec scolaire, la drogue, la criminalité et sans doute le stupre (pour le stupre, c'était pas terrible, mon lycée, je dois dire). La vérité, c'est que ça ne fait pas (ou peu) de différence. Peut-être plus dans les collèges, je suis prêt à l'admettre - mais dans les lycées, je n'y crois guère.

Le problème, c'est qu'en supprimant la carte scolaire, on encouragerait justement cette fantasmagorie. Et c'est idiot : une fois que tout le monde (riches et pauvres) aura décidé qu'il faut absolument envoyer les gosses au lycée Machin, parce qu'ils l'ont dit dans le journal, on fera quoi ? On tirera au sort ? C'est aberrant.

Bah, c'est vrai que du coup, ça ne changerait pas grand chose. De la démagogie bon marché, quoi...

Je la sens mal, cette campagne électorale !

Le Plume vous salue bien.

P.S. : demain, promis, une photo de mer.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh! izensêniêlortografaMdeV? Bonne journée!! ;-)

Anonyme a dit…

" de la démagogie bon marché", oui, comme d'hab', quoi...(je sais, faut aps dire ça, faut pas non plus dire "tous pourris", tout ça...n'empêche. bouh)

C'est marrant, parce que les problèmes de carte scolaire, je suis en plein de dedans, là, dans la partie du travail que je fais en ce moment...(elle existe depuis quand, d'ailleurs, cette fameuse carte?)

Le Plume a dit…

m'dame: ils ont essayé, ils ont essayé. Une relecture supplémentaire s'imposait un peu, je l'avoue (c'est fait).

sel: je n'en sais rien. Elle existait en 82, c'est sûr; avant, je ne sais pas.

Anonyme a dit…

Je ne suis pas sure que les classements des lycees soit purement un fantasme. Dans notre belle administration dont les gens sont inejectables, les lois de la gravite font que les boulets les plus volumineux sont ceux qui restent le plus fermement en place. Ce qui veut dire que chaque lycee a au moins sont boulet titulaire, certains ont meme les dauphines des fois que le champion en titre disparaisse inopinement. Et la on se dit qu'on apprecie d'etre dans une boite dont le niveau d'enseignement est pas trop-trop pourri et dont les profs ont une once de conscience professionelle. J'etais dans un lycee catholique et la terminale tombait en pleine periode de greves : pas mal de gens dans le public se sont retrouves avec un gros trou dans leur programme scolaire, ce qui etait un peu ballot pour le bachot. Quand tu as un lycee qui a un enorme pourcentage d'echec au bac, tu te poses des questions sur la qualite de l'enseignement et/ou les ressources de l'ecole en question. Et forcement ben t'as pas trop envie d'y envoyer tes gamins.

Le Plume a dit…

ouais, des boulets, il y en a; avec un peu de chance on teombe sur des boulets rigolo qui permettent aux potaches de se découvrir des dons d'imitateurs. Mais pour que ça fasse une vraie différence au niveau des résultats des élèves, il faudrait qu'il y en ait vraiment beaucoup. Quant au grèves, l'expérience montre qu'elles nuisent moins qu'on pourrait le croire, soit qu'elles donnent un surcroît de maturité aux gamins, soit (c'est le plus probable) qu'elle leur fiche la trouille et les incite à bosser davantage pour préparer leurs examens...

Tiens, faudrait regarder en détail cette année le différentiel de résultats entre les lycées qui ont été très touchés par les grèves et ceux qui ne l'ont pas été. Le lycée d'origine des candidats n'étant pas connu des examinateurs, la mesure est plus fiable que le simple niveau global des résultats. Je crois que l'on aurait des surprises.

(Bien entendu, ces calculs ne s'appliquent pas aux établissements privés qui ont la fâcheuse habitude de ne pas présenter les élèves les plus médiocres...)

Anonyme a dit…

entre démagogie et populisme, que nous resra-t-il d'ici peu?
J'en ai des frissons d'angoisse

Anonyme a dit…

comment ça "de ne pas présenter les élèves les plus médiocres"? Je croyais que tout le monde se présentait au bac??

Anonyme a dit…

Je ne suis pas tout à fait d'accord ! Je suis à ce lycé ! Et je trouve que la photo que tu as prise date pas mal ! Le lycé est en rénovation ! Bien entendu tu as pris le coté qui n'est pas encore neuf ! Normal que tout le monde disent que c'est un lycé "laid" si ceux qui le disent n'y sont pas !