13 septembre 2006

Et à l'autre bout du monde...

Tout en écrivant l'entrée d'hier, je me faisais la réflexion, pas bien nouvelle il est vrai, que la paix et la prospérité ne sont historiquement que des exceptions dans l'espace et dans le temps ; qu'il est relativement facile, si l'on est sans scrupule et bien organisé, détruire ces instants n'a rien d'infaisable. Suffit de buter le bon archiduc ou de détourner les bons avions.

De ces joviales pensées j'aboutissais à la fréquence des mauvaises surprises dans l'évolution du monde, et à la relative rareté des bonnes. Au nombre desquelles je comptais la transition politique en douceur en Afrique du Sud dans les années 90. Voilà en effet un imprévu plutôt faste, ça mérite d'être noté.


Paysage du Swartberg, Western Cape, février 1997.

Bien sûr, il y a l'immense question sociale ; bien sûr, il y a la prévalence hallucinante des crimes sexuels - comme si la violence politique que l'on prévoyait s'était transmuté en violence faite aux femmes et aux filles. Mais pas de guerre civile, la fin des discriminations institutionalisées et de relatifs progrès sociaux. Par rapport aux pronostics que l'on entendait à la fin des années 1980, c'est plutôt positif.

Mais (il y a un mais, je suis d'humeur guillerette en ce moment) après ? De mauvaises surprises sont toujours possibles. En l'occurence, dans le contexte de la succession de Thabo Mbeki, ce serait l'accession au pouvoir du vice-président de l'ANC Jacob Zuma, célèbre pour être impliqué dans différentes affaires de corruption et dans une affaire de viol (dont il a été innocenté, faute de preuves) ainsi que pour son entourage de nervis surexcités. Voilà qui est loin d'être rassurant, même si la constitution sud-africaine n'institue pas un régime présidentiel.

Zuma fait par ailleurs partie, avec notamment son ex-femme, ministre de la santé, des nombreux Sud-Africains qui conteste le lien entre VIH et SIDA, et, partant, la contagiosité et la léthalité de la maladie. D'un point de vue électoral, c'est sans doute plus facile de tenir ce discours que d'expliquer à 40% des électeurs qu'ils sont incurables et dangereusement contagieux.

Promis, demain, j'essayerais de vous faire une entrée plus joyeuse.

Le Plume vous salue bien.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais une copine aux US qui affirmait que "la guerre, c'est bon pour la societe". Faut admettre que la premiere guerre mondiale a permis de grandes avancees medicales et technologiques. Bon accessoirement pas mal de mecs y on perdu des bouts divers voire carrement la vie, et on peut valablement se poser la question de savoir si les avancees technologiques permises par la guerre justifient la guerre. Sauf que quand les gens commencent une guerre, en general ce n'est pas en se disant "et dans 4 ans, on aura la chirurgie sous anesthesie generale vous verrez". Donc de toutes facon quand on part en croisade le bien que ca fera au monde on s'en tamponne un peu le coquillard. Ou bien?
Je me rappelle plus bien de l'idee que j'avais derriere la tete en commencant ce commentaire. Surement que finalement, naturellement, on est surtout faits pour se mettre sur la gueule?

Anonyme a dit…

ha mais si on dit aux seropositifs qu'ils vont avoir le sida, ils seraient capables de réclamer la trithérapie!et c'est cher! et comme ça, ça régule les pauvres, ha mais!!!

Le Plume a dit…

tarmine: pas la peine de chercher une théorie du complot dans l'affaire: il croit vraiment ce qu'il dit, son propre comportement sexuel le prouve. S'il a été innocenté dans le procès pour viol (le tribunal n'ayant pu déterminer la part du gré et de la force dans l'affaire), il reconnaissais sans difficulté avoir eu des rapports sexuels non protégés avec des inconnues. L'archevêque anglican Desmond Tutu ayant fait remaruqer que c'était là donner un bien piètre exemple à la jeunesse du pays, il a fait l'objet de remarques particulièrement violentes de la part des proches de Zuma.

Ajoutons à celà que Zuma soutient que la contagion peut être évitée par l'hygiène corporelle (genre, prendre une douche après). Son ex-femme, quant à elle, est plutôt partisanne de la consommation de fruits et légumes.

Ce qui confirme ce que je disais: les gens sont prêts à croire les choses les plus absurdes pour peu que ça les arrangent. MerylllB, ça risque de confirmer ton pessimisme sur la nature humaine, désolé!