16 septembre 2008

Plus près de la ceinture

Le but de la photo d'hier, donc, c'était d'essayer le doubleur de focale que je venais d'acheter. C'est quoi un doubleur de focale ? En gros, une sorte de loupe que l'on intercale entre l'objectif et le boitier et qui grossit l'image. C'est donc un dispositif optique ; les doubleurs corrects ont quatre à six lentille dans leur formule. Pour autant, c'est un composant passif - pas de réglage possible, à part le mettre ou l'enlever.

Un doubleur de focale grossit l'image, donc ; mais il diminue d'autant la quantité de lumière qui arrive à la pellicule, ou plus généralement au capteur, d'un facteur 2. Comme le problème principal de la photo, c'est d'avoir suffisament de lumière qui arrive à bon port, on voit que ce n'est pas un petit inconvénient. Par ailleurs, la qualité optique d'un ensemble objectif+doubleur est toujours moins bonne que celle d'un objectif de qualité équivalente et d'une focale double. Même avec un bon doubleur ; et il y en a de fort mauvais.

Bref, hier, c'était avec un objectif 135mm sans doubleur ; avec, ça donne ça :


Les rails de la petite ceinture au niveau de la rue Vercingétorix (paris 14e, le 9 septembre dernier.

Le résultat n'est pas indécent du point de vue optique, même si il y a un très léger bougé. Il faut dire que le doubleur divisant la lumière par deux, il faut, à ouverture égale, un temps de pose deux fois plus long. Or, plus la focale est grande, plus la sensibilité au bougé augmente : on considère qu'il n'est pas raisonnable de prendre une photo sans trépied à une vitesse inférieure à l'inverse de la focale. Donc : on double le temps de pose nécessaire et on divise par deux le temps de pose souhaitable... Ici, j'étais donc à 270mm (135×2), et je ne pouvais guère atteindre une vitesse supérieure à 1/250e de seconde compte tenu de la lumière disponible dans ce qui est, après tout, un cul de basse-fosse...

J'ai dans la boite quelques essais avec des objectifs de 200 ou 300mm de focale. On verra ce que ça donne. Reste à faire : comparer la qualité d'image de ce doubleur (Pentax Rear Converter K T6-2X, six lentilles) avec le doubleur Foca HR7 dont j'avais dû vous parler (sept lentilles, bien réputé, mais beaucoup plus encombrant). On fera ça un de ces jours.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5, doubleur Pentax K T6-2X]

5 commentaires:

Gaspard38 a dit…

Salut, petite question, Tu te sert de la cellule de l'appareil ou d'une cellule annexe?
J'ai suivi ta demonstation pour l'argentique, tu sais comment ça se passe sur un reflex numerique?
A+ Gaspard38

Le Plume a dit…

Bonsoir!

Alors, première question: je me sert de la cellule de l'appareil, en tout cas avec mes différents boîtiers Pentax, ces cellules étant fort bonnes. Celle du MZ-5n a également l'avantage de permettre la sélection du mode de mesure (en un point, ou suivant différentes moyennes).

J'utilise une vieille cellule à main pour les appareils plus anciens qui n'ont pas de cellule intégrée (Voigtlander ou Semflex) ou dont la cellule ne fonctionne plus (YashicaMat). Ca n'est pas très précis, mais suffisant dans la plupart des cas.

Si on voulait mesurer plus précisément la manière dont la lumière se répartit sur une scène et évaluer les contrastes, il faudrait utiliser une cellule de type Spotmeter, qui mesure la luminosité d'un secteur de quelques degrés, ou fractions de degrés, et faire ses calculs à partir de là... Mais ça devient un peu compliqué; je laisse ça aux possesseurs de chambre noire, photographiant en grand format.

Le Plume a dit…

Et deuxième question: c'est exactement la même chose sur un réflexe numérique; simplement, la pellicule est remplacée par le capteur. Les deux paramètres principaux sont ajustables de la même manière (temps de pose et diaphragme), même si bien des gens laissent l'appareil faire ça pour eux. Ca me semble un peu dommage; par contre, laisser l'appareil ajuster la vitesse en fonction de l'ouverture du diaphragme et de la lumière, pourquoi pas.

Un paramètre supplémentaire, cependant : la sensibilité du capteur. En argentique, le choix de la sensibilité se fait au moment de choisir la pellicule (sauf bien sûr pour les plans-films des chambres grand format !); elle reste la même pour tout le rouleau. En numérique, on peut l'ajuster à chaque photo, ce qui introduit une troisième variable à l'équation, en plus de la vitesse et de la profondeur de champ : la qualité d'image. Une très forte sensibilité (1600ISO et haut delà) se traduit par un effet de "bruit" de plus en plus important. A utiliser avec précaution donc...

A part ça, les raisonnements sont exactement les mêmes.

Gaspard38 a dit…

Merci pour ta réponse, j'utilise un reflex numérique depuis quelques temps, je l'utilise en semi automatique priorité diaphragme (mes anciens reflex argentiques étaient comme ça) et ça fait un moment que je m'interroge sue les doubleurs. Malheureusement je fais un grand nombre de photos de spectacle en salle et je crains que la perte de luminosité soit bien trop importante.
A+ Gaspard38

Le Plume a dit…

effectivement, pour de la photo en intérieur, ça ne va pas t'aider beaucoup...

Pour ce type de photo, l'idéal est sans doute un bon 100mm à focale fixe (f:2.8, typiquement). Avec un capteur au format APS-C (et donc un facteur multiplicatif sur les grossissements), et si tu peux être assez près de la scène, un 50mm peut suffir, par exemple un f:1.4.