25 janvier 2009

Clarinette

Il y a quinze jour je vous parlais d'instruments à vent, avec une clarinette comme illustration. Quelques réflexions sur cet instrument précis...


Une clarinette démontée et rangée dans sa boite, Angoulême, 5 janvier dernier.

J'ai l'impression que la clarinette forme, sinon un binôme, du moins une fratrie parfois conflictuelle avec un instrument à l'apparence et à la tessiture assez voisine : le hautbois. Une fois qu'on a dit ça, on ne peut que faire la liste de ce qui les séparent : la perce (c'est à dire le vide au milieu du tuyau que forme le corps de l'instrument) est cylindrique pour l'une, conique pour l'autre ; la vibration est produite par une lamelle de roseau vibrant contre un bec, dans le cas de la clarinette, et par deux lamelles vibrant l'une contre l'autre pour le hautbois. Résultat, le son du hautbois est plus doux, plus pur ; celui de la clarinette étant nettement plus rugueux. Mais aussi plus puissant : dans les morceaux où hautbois et clarinette se répondent (comme un segment du concerto pour violon de Sibelius dont je vous parlais l'autre jour), on voit le hautbois s'efforcer, joues gonflées, à produire un son suffisamment puissant, tandis que le clarinettiste doit se retenir pour ne pas le couvrir totalement... Du coup, si le hautbois était un fidèle compagnon du clavecin, la clarinette s'apparie mieux à la puissance sonore du piano.

Peut-être est-ce pour ça qu'elle est un instrument central de la musique du XXe siècle, que ce soit dans le jazz ou la musique dite classique, l'un renforçant l'autre - d'ailleurs les contrastes pour violon, clarinette et piano de Bartok étaient une commande du clarinettiste de jazz Benny Goodman.

Côté quatuors, on retrouve la clarinette accompagnée du violon, du violoncelle et du piano dans le célèbre quatuor pour la fin du temps de Messiaen, mais là, on doit plutôt le choix des instruments au hasard des musiciens disponibles dans le stalag où il faisait un séjour forcé. Mais la clarinette y rencontre le goût de Messiaen pour les chants d'oiseau... À noter que le hautbois ne disparait pas pour autant : on le retrouve par exemple dans des pièces très intéressantes de John Cage que je découvre ces jours-ci. Pas de chance pour vous, chers lecteurs : ça veut dire que je vous en reparlerai.

Le Plume vous salue bien.

Olivier Messiaen, Quatuor pour la fin du temps, III : abîme des oiseaux (mouvement pour clarinette seule).

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

24 janvier 2009

Six mois

Eh oui, à peine croyable : six mois, déjà ! Je n'en revenais pas un mois après, ni trois mois après ; en fait, je n'en suis toujours pas revenu.


Hôpital Robert Debré, Paris, 24 juillet 2008, lever de soleil.

Six mois d'émerveillement. Et ça ne fait que commencer.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Gustav Holst, The Planets, IV : « Jupiter, The Bringer of Jollity. »

23 janvier 2009

Pacifique

Pour finir la semaine : se remémorer, avec une amie qui vient de rentrer, la météo de rêve de San Diego et les couchers de soleil sur le Pacifique...


Coucher de soleil sur le Pacifique, La Jolla, San Diego (CA), août 2003.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, zoom SMC Pentax-F 100-300mm 1:4.5-5.6.

The Beach Boys, Pap-Oom-Mow-Mow.

22 janvier 2009

Bienvenue dans le monde des fluides

Étant passablement liquéfié ce soir, je vous présente tout naturellement une photo consacré à ce que les constructeurs nomment les fluides. C'est à dire, en particulier, mais pas exclusivement, ce que la physique nomme ainsi. Pas exclusivement, puisque l'on inclue en général là dedans l'électricité et, par proximité, les courants faibles - autre jolie désignation, qui inclut tous les circuits électriques sur lesquels on peut mettre le doigt sans bobo : téléphone, données informatiques, vidéo...


Étage technique du bâtiment Lamarck, juillet 2008.

Dans nombre d'immeubles modernes, les combles sont rebaptisés étage technique ; c'est à dire qu'il sont le lieu de résidence principal des fluides. Celui-ci a l'avantage d'être un vrai étage, pas comme dans le bâtiment voisin où le demi-étage correspondant est tellement rempli qu'on ne s'y déplace qu'en rampant, au mieux plié en deux. L'espace y est essentiellement occupé par les tuyaux. Eau chaude, eau froide sanitaire ou très froide de la climatisation ; air ventilé ou au contraire émanations douteuses venues des sorbonnes... On y trouve également des locaux électriques avec les câbles correspondant, et une baie de brassage pour les réseaux informatiques et téléphoniques, raison de mon passage sur les lieux - avec dans le fond de mon sac à malice un boîtier, équipé fort heureusement d'un film à l'aise dans les basses lumières. Surtout en le poussant à 800ISO depuis ses 400ISO théoriques.

Mais cependant : l'humain n'est ici que de passage ; seul signe de sa présence (si l'électricien de service n'a pas laissé traîner son jambon-beurre) : les petits panneaux réglementaires qui lui indique, d'une flèche sans ambiguïté, la sortie la plus proche.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (poussé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Michel Redolfi, Immersion (1980).

21 janvier 2009

Et cependant

Et cependant, à Jussieu, la neige a fondu, mais on ne peut pas dire que ce soit un progrès esthétique marquant. Ça l'est de toute manière rarement.


Jussieu, 5 janvier dernier.

J'y étais cette après-midi pour dépanner un labo dont le terrain de recherche est, je crois, les mécanismes du mal de dents chez les rats. En tout cas c'est ce que j'ai compris : le rat qui était sous la binoculaire, à deux pas d'une des machines à connecter, n'avait pas l'air d'avoir particulièrement mal aux dents - mais il avait aussi l'air plus mort que vif. Ce qui résout le problème.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

20 janvier 2009

Inauguration Madness (suite)

Oui, il y a tout ceux qui trouvent qu'on en parle trop. Mais j'étais content d'être à la maison à temps pour suivre sur CNN la prestation de serment et le discours inaugural d'Obama. Et pas seulement pour ricaner lorsque le président de la cours suprême s'est emmêlé dans la vingtaine de mots de la formule du serment...


National Mall, Washington D.C., 26 décembre 2005

Lors de notre passage à Washington en 2005, j'étais allé me promener sur le Mall et j'avais fait le tour du Capitole. C'était nettement plus calme qu'aujourd'hui... Comparez si vous voulez les photos de la presse avec celle que je vous avais proposé il y a quelques temps de ça !

Le Plume vous salue bien.

Antonin Dvorak,Symphonie n°9, Le Nouveau Monde.

19 janvier 2009

This Land...

Allez, un petit coup d'Inauguration Madness, parce qu'il n'y a pas de raison. Parce que voir Pete Seegers, le grand-père batailleur de la chanson engagée américaine, chanter avec Springsteen cet hymne national de l'autre Amérique qu'est This land is Your Land de Woody Guthrie, son vieux compère, au pied du Lincoln Memorial, ce n'est pas rien.

Eh oui : This Land is Your Land, c'est peut-être une chanson patriotique, mais c'est ausi une chanson de revendication et de lutte. Ce qui n'est pas contradictoire, pas plus qu'il n'y a contradiction pour cet opposant acharné de la guerre du Vietnam de chanter juste en face de l'Arlington National Cemetary, juste de l'autre côté de la Potomac...


Le Lincoln Memorial vu de l'ancienne demeure de Robert E. Lee, Arlington National Cemetary, Arlington, VA, 30 décembre 2005.

Pete Seegers, vous connaissez forcément certaines de ces chansons : certaines nous sont parvenues, griffes rognées, par l'intermédiaire de Graeme Allwright. Waist Deep in the Big Muddy, Little Boxes (écrite par Melvina Reynolds, mais qui a connu le succès avec Pete Segeres)...

Bien sûr, la Gauche américaine incarnée par Segers et Springsteen sait parfaitement qu'Obama sera un président pragmatique, gouvernant au Centre, et qu'il les fera pester, manifester, pétitionner à plus d'une occasion. Mais ça ne les empêchent pas de célébrer la fin de huit années d'une présidence aberrante. Et nous non plus.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, zoom SMC Pentax-F 100-300mm 1:4.5-5.6.

Woody Guthrie, This Land is Your Land, interprété par Pete Seegers et Bruce Springsteen au Lincoln Memorial, Washington D.C. le 18 janvier 2009. Une fois n'est pas coutume, la vidéo :

18 janvier 2009

Rangé au croc

Il faut le dire : le programme annoncé dans le précédent message a été respecté à la lettre : rien.

À un moment donné, j'ai failli aller faire un tour de vélo, histoire de commencer à éliminer les kilos hivernaux. Finalement, je suis resté tranquile à écouter de la musique et à manger de la galette des rois, et le vélo est resté suspendu à son crochet. Sage décision, n'est il pas ?

(Du point de vue du tour de taille, peut-être pas.)


Le rayon vélo du Décathlon de l'avenue de France, 31 novembre 2008.

Pour résumer : un dimanche passé à regarder pousser les dents du fiston. Qui n'ont pas encore percé, d'ailleurs, ce qui diminue nettement les phénomènes observables. Ça commence à le tracasser, ceci dit - mais il faut bien en passer par là pour croquer la vie à pleine dents !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 100mm f:2.8.

Franz Schubert, fantaisie Wanderer D760, jouée sur pianoforte par Paul Badura-Skoda

16 janvier 2009

Au dépôt

L'intermianble semaine se termine ; et tel l'autobus en fin de service je rentre au dépôt pour laisser refroidir mon moteur.


Angoulême, dépôt des autobus de la STGA, 3 janvier 2008.

Quel programme, alors ? Eh bien - rien, justement. S'éclairer des sourire du bébé. Ne pas sortir, ou pas trop. Profiter du temps qui passe. Et c'est tout.

Le Plume vous salue bien.

Percy Grainger, The Gum-suckers March (In a Nutshell).

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

15 janvier 2009

De l'autre côté

Si le couloir du bâtiment Lavoisier débouche (s'il n'y avait une baie vitrée) sur l'école d'architecture Paris-Val de Seine, quid de l'autre bout ?


Vue au sud-ouest du bâtiment Lavoisier, novembre 2008.

Eh bien : les terrains vagues, les chantiers ; les voies de la gare d'Austerlitz ; le boulevard Masséna. En haut de la côte, la caserne centrale des pompiers parisiens. Pour l'instant, en tout cas : cette vue n'est pas imprenable. Il y aura là une aile du bâtiment M5b2, qui abritera mathématiciens et informaticiens ; un peu plus loin, ce sera M6, où seront les lettres et sciences humaines. À moins que ce soit l'inverse : pas moyen de me rappeler.

Pour l'instant, la future rue Einstein poursuit son lent chemin vers le boulevard Masséna ; je suis passé dans le coin l'autre jour prendre quelques photos. On verra ce que ça donne.

Cette semaine poursuit elle aussi son lent, très lent chemin vers sa fin. Et moi, je vais aller me coucher, sinon je vais faire pareil.

Le Plume vous salue bien.

La musique qui me trotte dans la tête : Camille Saint-Saens, Danse macabre Op. 40 (par l'orchestre de Philadelphie dirigé par E. Ormandy).

Appareil YashicaMat 124G, film Ilford FP4+ (format 120).

14 janvier 2009

Fissures

La photo que je vous proposais hier n'était pas la première à utiliser la vue que le bâtiment Lavoisier deu nouveau campus de l'université Paris Diderot offre sur son voisin, l'ancienne usine d'air comprimée devenue école d'architecture : en juillet dernier par exemple, tandis qu'il y a un an environ, avant que le bâtiment ne soit livré, je jouais avec ses reflets.

Notez par ailleurs que la photo d'hier était bien une seule photo à travers une fenêtre double, bien sûr.

Non seulement ce bâtiment est particulièrement bien placé pour pouvoir admirer son voisin - du moins tant que rien n'aura poussé sur la parcelle qui les sépare - mais en plus il y a de grandes baies vitrés en bout de couloir. Quand elles ne présentent pas déjà quelques faiblesses...


L'école d'architecture vue du bâtiment Lavoisier (niveau R+8 je crois), 21 novembre 2008.

Fissures, aussi : alors que les universités entament un bras de fer, qui a toutes les chances d'êtres rude et prolongé, avec le gouvernement, la mienne se plonge dans les joies des guéguerres intestines. Il est vrai que la loi dites « liberté et responsabilité des universités », excessivement mal fichue comme la plupart de celles que fait adopter ce gouvernement de branquignols, ouvrait un boulevard à tous les amateurs d'affrontements entre coteries et autres arrangements byzantins. Tout en prétendant faire le contraire bien sûr.

Mais ce n'est pas parce que la loi le permet qu'il faut s'y empresser. D'autant que ce n'est vraiment pas le moment. Dommage.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

13 janvier 2009

Continuo

Et cependant sur notre beau campus tout neuf l'année a repris son cours normal, les brumes de fêtes dissipées et la neige de nouvel an fondue. La saison des galettes s'achève ; et cependant les arrivées continuent dans les bâtiments de l'université. Les arrivants récents sont des chimistes et des biologistes ; pour ce qui concerne l'université Paris Diderot, ils auront bientôt disparu du campus de Jussieu.


L'école d'architecture (ex-usine SUDAC) vue du R+2 du bâtiment Lavoisier, 21 novembre 2008.

Et cependant la prochaine tranche de travaux se profile déjà : les permis de construire des bâtiments de la deuxième tranche pourrait advenir prochainement. Nouveaux projets, nouveaux chantiers...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Jean Sébastien Bach, sonate BWV 1030b (transposition en sol mineur de la sonate pour flute en si mineur BWV 1030) interprétée au hautbois par M. Giboureau et à l'orgue par A. Isoir.

12 janvier 2009

Travaux à prévoir

Pour une plaquette en préparation, on m'a demandé de rassembler mes photos du nouveau campus. Du coup, je suis tombé sur les plus anciennes, avant même que les travaux ne commencent pour de bon. Il n'y a pas si longtemps finalement : cinq ans, ce n'est pas grand chose.


Les Grands Moulins vus de l'immeuble Réseau ferré de France, février 2003.

Ceux qui connaissent le quartier en conviendront : il y a eu quelques travaux de réalisés depuis !

Et pendant ce temps, alors que l'université qui m'emploie finit de s'installer dans ses locaux rénovés, les sbires présidentiels travaillent à démolir pierre par pierre l'Université dans son ensemble. Ça aussi, ça progresse, hélas.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, zoom SMC Pentax-F 35-80mm1:4-5.6.

11 janvier 2009

Sans bruit

Après tant de bruit hier, une note sans bruit, ou presque - le bruit d'une petite pluie fine tombant sur une mer calme, peut-être.


Port de Perros-Guirec, printemps 2008.

Ensuite, peut-être une petite musique à la fois triste et entraînante, venues du fond de l'Europe centrale par exemple...

Le Plume vous salue bien.

Yale Strom & Hot Pstromi, Oberek Palota.

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4 (détail).

10 janvier 2009

Pavillon d'or

La liste d'instruments à vent que je donnais hier ne voulait pas être exhaustive - y manquait toutefois l'un des plus spectaculaires : le sousaphone, ou soubassophone, parmi les plus grave (et donc les plus gros) de la famille des cuivres.


Rue du Faubourg Saint-Denis, octobre 1998.

Il doit son nom d'origine à John Philippe Sousa, directeur de la musique des U.S. Marines au début du XXe siècle, et à ce titre grand spécialiste de la musique de marche, pour lequel l'instrument avait été fabriqué. Le sousaphone a l'avantage sur l'hélicon, son proche cousin, d'être mieux équilibré, et d'avoir son vaste pavillon tourné vers l'avant, rehaussé au dessus de la tête des musiciens - notamment de son porteur, qui autrement n'y verrait rien, mais ça évite aussi de balancer ses basses pile dans l'oreille du voisin de devant.

Sinon, c'est un cuivre à piston comme d'autres : ce sont les vibrations des lèvres du musicien qui produisent le son, qui entre en résonance en fonction de la longueur de la colonne d'air présente dans le tube. Si cette colonne d'air était invariable (comme pour le cor de chasse par exemple), on ne pourrait faire qu'un petit nombre de notes : les harmoniques de la note la plus basse de l'instrument. Les pistons sont là pour modifier la longueur en introduisant des dérivations dans le cheminement de l'air, ce qui permet de récupérer les notes manquantes de la gamme.

J'avais vaguement réussi dans le temps à tirer quelques sons d'un cor de chasse qui traînait en Bretagne. Mais si on devait me faire jouer d'un machin pareil, à moi qui ai mal aux joues en gonflant un ballon de baudruche, je tomberais mort avant la fin du premier morceau !

Le Plume vous salue bien

P.S. : paradoxalement, j'écris cette note à l'issue d'une journée où nous avons été pourchassés par les tapages variés, d'un marteau piqueur dans le mur porteur de l'immeuble ce matin à des sonos plus qu'invasives ce soir... Le silence, lui aussi, est d'or.

J. P. Sousa, With Pleasure/dance hilarious (cake walk). Cf. l'émission Les secrets d'Éole sur France Musique du 7 janvier dernier.

Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 200, zoom SMC Pentax-F 35-80mm1:4-5.6 (détail).

09 janvier 2009

Instruments avant

La musique classique a deux instruments rois : le violon et le piano - à moins que ce ne soit l'inverse. Deux instruments à cordes, l'un à clavier et marteaux pour la précision de la note, l'autre à archet et manche lisse pour mettre le musicien en prise directe avec la vibration de la corde. Et le monde du rock calque cette tradition, puisque deux camps s'affrontent sous le regard amusé du batteur : les claviers, d'une part, guitaristes et bassistes de l'autre.

Et les instruments à vent ? À l'exception du plus simple d'entre eux (la voix) ils ont un peu perdu le terrain qu'ils occupaient au temps où l'orgue dominait la messe - ou cet autre temps où le saxophone était roi de Broadway.


Clétage de clarinette, Angoulême, 5 janvier dernier.

Quelle diversité, pourtant. Flûtes traversières ou à bec (qui n'en a pas joué !), famille des cuivres où c'est de la bouche du musicien qu'est issue la vibration : cor de chasse ou cor d'harmonie, trompette, trombone (à coulisse ou à pistons), tuba ; famille des bois où c'est une lamelle de roseau (l'anche) qui joue le rôle de corde vocale (clarinette, saxophones), à moins qu'il n'y en ait deux entre lesquelles l'instrumentiste s'efforce de faire passer son souffle (hautbois, basson, etc.) - sans compter les instruments où le souffle est indirect ou artificiel : cornemuse, accordéon, harmonium et, bien sûr, l'orgue, instrument-monument.

Pour tâter de cette variété, j'aime bien l'émission de France Musique qui y est entièrement consacrée : les secrets d'Éole, le mercredi à 16h (je crains que mon voisin de bureau maudisse le jour où j'ai découvert le site web de France Musique). Ou alors, écoutez quelques morceaux dont j'ai déjà parlé ici, ou d'autres - sonate pour flûte BWV1030 de Bach, danse macabre de Saint-Saens (où vents et cordes se répondent), ou encore le vibrato du sax de Sydney Bechet : il n'y a que l'embarras du choix.

Le Plume vous salue bien.

Sydney Bechet, Petite fleur

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, bague macro Asahi Pentax Extension Set K n°2.

08 janvier 2009

Givre

Le beau temps froid, pour prendre les photos, c'est super. Mais au bout d'une dizaine de minutes, ça devient nettement moins super : on ne peut tout de même pas faire ça en moufles ; en conséquence, le bout des doigts se refroidit très rapidement...


Un après-midi d'hiver, Angoulême, 4 janvier 2008.

Lorsqu'il devient difficile d'ajuster vitesse et diaphragme, le message est clair : il est temps de rentrer, prendre un grand mug de thé bien chaud.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, bague macro Asahi Pentax Extension Set n°2, bonnette macro Hoya +2.

07 janvier 2009

Hivernal

On nous l'a répété : l'air froid qui couvrait la France ces derniers jours, il venait de Sibérie et de Scandinavie, oui Monsieur. Bon, évidemment, c'est le mécanisme parfaitement standard du beau temps froid : extension vers le Sud-Ouest de l'anticyclone subpolaire continental déviant les perturbations atlantiques vers la mer de Norvège ; on voit mal comment on aurait cette météo=là autrement.

Voilà en tout cas une occasion d'apprécier des paysages et des températures réellement hivernaux, auxquels nous nous déshabituons vite dans nos climats tempérés.


Le jardin des plantes vu de la place Valhubert, lundi dernier.

On notera d'ailleurs que, comme à l'accoutumée, le jardin des plantes avait fermé ses portes : un temps hivernal en hiver, ça mérite des mesures d'exception, c'est évident. Le parisien est prié d'apprécier son hiver dans les caniveaux gelés, surtout pas au milieu des arbres, fi donc. Du coup, les statues de Lamarck et de Buffon sont bien seules au milieu de la neige - se tournant résolument le dos comme il se doit.

Un peu de musique, tiens : un compositeur finlandais, c'est de saison. Le site web de la Cité de la musique propose pour quelque jour une vidéo de bonne qualité, retransmission d'un concert du Chamber Orchestra of Europe jouant notamment du Sibelius. Le site n'est pas très bien fichu dans la mesure où il est difficile d'interrompre son visionnage pour le reprendre ensuite, mais ça vaut le coup d'y jeter un coup d'œil. Moi qui d'habitude me méfie des jeunes virtuoses russes, là, en soliste dans le Concerto pour violon de Sibelius, ça fonctionne impec - avec en prime un vieux virtuose russe à la direction d'orchestre !

Le Plume vous salue bien.

Jean Sibelius, concerto pour violon op. 47, par Valeriy Sokolov (violon) et le Chamber Orchestra of Europe dirigé par Vladimir Ashkenazy.

Boîtier Pentax ME Super, objectif SMC Pentax-M 35mm f:2.8, film Fuji Pro400H : la première pellicule de l'année 2009.

06 janvier 2009

Pas chaud

On ne m'ôtera pas de l'idée que ça a un peu fraîchi ces jours-ci.


Ilulissat Isfjord, Groenland, août 1993.

L'avantage des scooters dont le phare est plutôt haut placé : aux feux rouges, on peut poser les mains dessus pour se réchauffer. Et ça n'est pas inutile.

Le Plume vous salue bien.

Appareil Konica jetable panoramique.

05 janvier 2009

Après les fêtes

La reprise aujourd'hui - aïe. Neige sur Paris, juste assez pour faire de la bouillasse, et températures négatives prévues pour demain : ça devrait être intéressant. Le scooter était resté au parking aujourd'hui.

Côté boulot, cette ambiance de reprise, où personne n'a vraiment envie, mais il faut bien ; les fêtes, à la fois proches et déjà si lointaines. Il est encore temps de se souhaiter bonne année, mais ça manque de conviction.


La fête de la science aux Grands Moulins, Paris, novembre 2008.

J'ai tout de même profité de la météo pour terminer une pellicule : premier rouleau de l'année dans quelques jours donc. Pour se rappeler de la neige quand ça aura fondu...

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Charlélie Couture, Après la fête/Blues.

04 janvier 2009

Bouger le train

Et voilà : rentrés tout à l'heure d'Angoulême, malgré des trains très en retard et une gare pleine comme un œuf... Mais côté positif des choses : notre bébé est une perle. Objectivement. Être dans une autre maison, il aime bien ; rentrer à la maison, ça le réjouit ; et le voyage, ça l'éclate. Il n'y a que les annonces répétées dans le hall de la gare qui le chagrinaient un peu ; et encore, il ne pouvait pas apprécier pleinement le fait que chacune contredisait la précédente.


Gare d'Angoulême tout à l'heure, bien après 14h57.

Parmi les avantages de ce petit aller-et-retour : nous avons refait connaissance avec la lumière du soleil, qui s'était faite rare à Paris ces derniers temps - nous étions partis sous la neige vendredi matin... Parmi les inconvénients : ça va démarrer demain sur les chapeaux de roues. Tiens : un cadeau surprise à qui me trouvera l'origine exacte de cette expression !

Le Plume vous salue bien.

Compact numérique Canon Ixus 400, e=1/400es, a=f:7.1, f=7.4mm.

Gabriel Fauré, Quartette avec piano en do mineur op. 15.

01 janvier 2009

Millésime 2009

Nouvel an, nouveau millésime : tous les ans, ce millésime semble un peu plus absurde : 2009 ? Mais non, voyons, ça n'est pas possible ! On s'était à peine habitué à 2008... C'est la saison des ratures sur les chèques, ou sur tout autre papier que l'on date à la main.

2008 s'achève, et la fin du monde n'a pas eu lieu. Même l'élection de Sarkozy n'y a pas suffi - ses lendemains ont tout juste eu l'amertume d'une triste comédie. Il faut s'y faire, on en a pris pour cinq ans.

À vrai dire, j'ai tendance à m'isoler des actualités, absorbé que je suis par le seul bilan qui m'importe de l'année écoulée : ce merveilleux petit bonhomme qui a découvert depuis mercredi les joies de la purée de haricots verts !


Angoulême : la gare et le faisceau marchandises, octobre 2008.

Nous partons d'ailleurs quelques jours, partager ce bonheur-là avec ses grands-parents. Compte tenu des difficultés de connexion que j'éprouve en général lors de mes visites à Angoulême, il est possible que ce weblog reste silencieux jusqu'à dimanche prochain. Je suis sûr que vous saurez rester digne dans cette adversité.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : lecture de Moby Dick terminée. Je vous en recauserai en rentrant.

Une cantate du premier janvier : J.-S. Bach, Jesu, nun sei gepreiset, BWV41, avec son ouverture spectaculaire aux cuivres triomphants.

Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, filtre Hoya Linear Polarizer 49mm.

31 décembre 2008

86401 secondes

On me l'apprend à l'instant : la journée d'aujourd'hui comptera 86401 secondes - du moins en temps universel. À 23h59m59s sera insérée une seconde supplémentaire, destinée à compenser le décalage entre l'heure universelle et l'heure astronomique. Notez qu'en heure légale de France métropolitaine, cet événement aura donc lieu à 0h59 demain : ce sera donc pour l'an prochain. Pas besoin de retenir votre respiration une seconde à minuit pile : il sera bel et bien minuit. Mais à une heure, il ne sera pas tout à fait une heure. C'est comme ça.


Une statue de cèdre au Daïbutsuden de Nara, août 1998.

Pour la cinquième fois, l'année se referme sur ce weblog, dont la périodicité n'est pas telle qu'une petite seconde fasse une grande différence. En 2009, ça continue : ce blog parlera toujours de tout et n'importe quoi, et sera toujours illustré par mes photos, plus ou moins récentes et plus ou moins lointaines. Pour conclure l'année, la photo du jour est des plus lointaines, au regard de mon domicile actuelle : Nara, au sud-est de Kyoto, est sauf erreur et pour le moment le point extrême de mes pérégrination, à plus de 9600km d'ici.

Il n'est pas dans mes habitudes de m'adresser à mes lecteurs ; certains sont des proches, d'autres me sont inconnus. Mais tous, je vous remercie de me lire et je vous souhaite une bonne soirée.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 200, Zoom SMC Pentax-F 35-80mm1:4-5.6.

Pour finir l'année en chantant : For Auld Lang Syne (trad. écos./R. Burns) (en Français « ce n'est qu'un au revoir »).

For auld lang syne, my dear
For auld lang syne
We'll take a cup o'kindness yet
For auld lang syne

30 décembre 2008

Au pied de la Table

Pour finir cette mini-série sud-africaine, une photo qui associe la splendeur des paysages au poids de l'histoire : l'ancien District 6 du Cap, jadis un quartier multiculturel, bloti au pied la montagne de la Table, tout près de cœur historique de la ville.

Le caractère profondément mixte du quartier faisait tache dans le paysage, à quelques dizaines de minutes à pied du siège du Parlement fédéral. Faute d'avoir pu le ségréger, les technocrates de l'Apartheid ont trouvé une solution simple : le raser, tout simplement. Seuls en sont restés les édifices religieux, scrupule assez grotesque puisque les fidèles en avaient été virés sans ménagement... Le reste, des terrains vagues, à peine entamés par quelques immeubles récents, qu'on avait construits pour accueillir les anciens colons portugais d'Angola et du Mozambique, à ce qu'on m'a dit. Une grosse cicatrice dans le tissus urbain.


District 6, février 1997. Ça c'est un peu construit depuis, je crois.

Mais en cette fin d'année, repassons à un sujet plus léger : le cricket. Pour la première fois depuis son retour en compétition, l'Afrique du Sud a gagné une série de test-matchs contre l'Australie ! On le pressentais à l'issue du troisième jour du match ; on s'en doutait à la fin du quatrième : et voilà, c'est fait, l'Afrique du Sud a gagné le deuxième match (sur trois) de sa tournée australienne. Et par neuf wickets, s'il vous plaît !

Allez, rappelons en version très abrégée les principes du jeu : il y a deux équipes de onze joueur ; l'une a tous ses joueurs sur le terrain, l'autre seulement deux : les batteurs, munis de solides battes (de forme aplatie et non cylindrique, contrairement à d'autres sports de balle qu'on ne nommera pas). L'équipe des batteurs doit marquer le plus de runs possible (en échangeant leurs positions d'un côté et de l'autre d'une partie du terrain, avant que l'équipe adverse ne ramène la balle à son point de départ, ou en envoyant la balle hors de l'aire de jeu). L'autre équipe cherche à limiter le nombre de runs et à éliminer les batteurs en détruisant leur wickets : deux bouts de bois en équilibre sur trois bâtons, juste derrière la position de départ du batteur. Lorsque dix batteurs ont été éliminés, la manche (innings) se termine, et les équipes échangent leur rôle.

Dans un test match, il y a quatre innings, donc pour chaque équipe deux où elle marque des points et deux où elle essaye d'empêcher l'autre équipe d'en marquer. Le gagnant est celui qui a le plus de runs sur ses deux manches. À la fin du match (cinq journée de jeu, donc), on a trois possibilités : soit les quatre innings n'ont pu être terminés (soit parce que la météo a été mauvaise, soit parce que les batteurs ont été particulièrement difficiles à dézinguer), et c'est un match nul ; soit l'équipe qui joue en dernier n'a pas réussi à refaire son retard : on parle alors d'une victoire par tant de runs ; soit elle y est parvenue : le match s'arrête alors dès que l'équipe en question a dépassé le total de son adversaire - de la même manière qu'au tennis on ne joue pas les trois sets si un joueur a gagné les deux premiers. On exprime alors la marge de victoire non pas en runs (la différence étant en général d'une unité) mais en nombre de wickets : le nombre de batteurs qu'il restait à éliminer pour achever l'innings.

Sachant qu'il y a onze joueurs par équipe et que deux batteurs doivent toujours être présents sur le terrain, il faut dix éliminations en tout pour conclure un innings. Une victoire par neuf wickets signifie donc qu'un seul joueur de l'équipe gagnante a été sorti lors du dernier innings. C'est donc exceptionnellement large - c'est là que je voulais en venir !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Asahi Pentax SP500, fil Kodak Elitechrome 100, objectif SMC Takumar 1:3.5 135.

29 décembre 2008

Au milieu coule une rivière

Restons en été austral, voulez-vous ? Après tout, le match de cricket dont je parlais hier se poursuit au mieux : pas de raison de détourner le regard.

De décembre à mars, en Afrique du Sud, il fait chaud. Un peu moins si l'on reste dans la frange côtière de la province du Cap (où l'on risque par contre d'être incommodé par un vent de Sud-Est parfois violent) ; mais dès que l'on passe les chaines côtières qui, nord-sur et est-ouest, se rejoigne du côté de Worcester, tout près de Cape Town finalement, et qu'on rejoint les grands et petits Karoo, eh bien : il fait carrément chaud.

Du coup, un peu d'eau fraîche ne fait pas de mal...


Un torrent dans traverse la route au font de Gamkaskloof, février 1997.

Je vous avais déjà parlé plusieurs fois de ce coin paumé ; je vous en avais même montré un bout de carte... Un petit bout d'été caché tout au fond de la montagne !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Asahi Pentax SP500, fil Kodak Elitechrome 100, objectif Super Takumar 1:2 55.

28 décembre 2008

Prins Albert Road

En ces temps de fond d'hiver, ça fait du bien de s'échapper vers l'autre hémisphère - n'importe où aux antipodes. Et même sur un bas côté de route au seuil du Grand Karoo, regarder les Swartberge s'effacer dans la brume d'un matin d'été...


Sur la route qui relie la petite ville de Prins Albert à la route nationale n°1, du Cap à Johannesbourg par Beaufort West et Bloemfontein, février 1997.

Ceci dit il y avait de la lumière aujourd'hui, mais de degrés Celsius, guère. Alors que ce jour d'été austral, c'est l'orage qui en début d'après-midi, du côté de Worcester, avait fait retomber les températures à des niveaux raisonnables.

Sinon, à propos d'antipodes : la tournée de l'équipe d'Afrique du Sud en Australie se présente on ne peut mieux : victoire par six wickets au premier test-match ; au deuxième, fabuleux premier innings de Jean-Paul Duminy, dont ça n'est que le second test-match dans l'équipe nationale - l'Afrique du Sud a 65 runs d'avance à la fin de la troisième journée du match.

J'oubliais : c'est de cricket qu'il s'agit, bien entendu.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Asahi Pentax SP500, fil Kodak Elitechrome 100, objectif Super Takumar 1:2 55.

27 décembre 2008

Ferroviaire

Nous aurions dû partir ces jours-ci ; le voyage a été retardé d'une semaine pour diverses raisons - mais pour autant, ce sera le deuxième voyage en trai du petit bonhomme. Son premier ne lui avait pas déplu ; on va tâcher de rééditer à l'identique malgré quelque quenotte qui semble vouloir pointer le bout de son nez.

Ferroviaire nous serons donc : c'est plus rapide, meilleur pour l'atmosphère, plus sûr... mais pas franchement moins cher en cette période de l'année, pour être honnête. Et la politique de la SNCF en matière d'échanges de billets n'est pas perticulièrement limpide. Mais passons.


Tenseur de caténaire sur la ligne Paris-Bordeaux, pont de Rabion, Angoulême, octobre 2008.

À propos de caténaires : je n'ai aucune, mais alors aucune sympathie à l'égard de gens qui s'attaqueraient aux installations ferroviaires au nom d'idées plus ou moins fumeuses. Que la réponse de l'État soit disproportionnée, c'est possible, mais pas inattendu : le sabotage est considéré comme une action de guerre ; il ne faut pas s'étonner qu'il déclenche une réaction quasi militaire. Mais c'était peut-être le but ?

D'ailleurs : l'histoire de ces quarante dernières années a montré à de nombreuses reprises que l'extrême-gauche violente est le meilleur argument de la droite musclée en rangers à clous... On n'a vraiment pas besoin de ça en ce moment.

C'était notre série : même pendant la trêve des confiseurs, on a le droit de râler.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4 avec doubleur Asahi Pentax T6-2X.

Gabriel Fauré, sonate pour violon n°1 en la majeur op.13, par Arthur Grumiaux (v.) et Paul Crossley (p.).

26 décembre 2008

Boxing Day

C'est comme ça que l'on appelle le lendemain de noël dans le monde anglophone. Le jour des boîtes, à l'origine semble-t-il parce que l'on distribuait des cadeaux aux nécessiteux ce jour là - de nos jours, c'est plutôt à cause des emballages qu'on n'en finit pas d'évacuer...


Entrée de chantier, rue Watt, 26 novembre 2008.

Vous aurez noté dans les photos de ces derniers jours qu'avec le boîtier K1000 récemment acquis, autant au moins qu'avec ses prédécesseurs, je suis à la recherche des angles tordus et des coinstots étranges. Sans doute parce que, dans sa simplicité robuste, c'est un appareil qui donne envie d'expérimenter.

Là, c'était la végétation qui part à l'assaut d'un recoin oublié, à l'entrée d'un des chantiers de la ZAC PRG sur la rue Watt. Les rayures jaunes que l'on voit derrière, c'est le futur sous-sol de notre bâtiment Lamarck ; futurs, car le niveau des rues ce la ZAC n'a atteint le rez-de-chaussée sue sur trois côtés du bâtiment ; sur le dernier, on est encore au niveau du sol primitif, une dizaine de mètres plus bas.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Pour continuer dans la même veine : J.-S. Bach, cantate Christum wir sollen loben schon BWV 121, écrite pour le deuxième jour de noël, c'est à dire aujourd'hui. Et ça passait sur France Musique cet après-midi, en plus. La cantate a été crée à Leipzig le 26 décembre 1724 ; les cœurs intiaux et finaux sont repris de Martin Luther, exactement deux siècles plus tôt.

24 décembre 2008

Par la cheminée

C'est par la cheminée dit-on que le père Noël amène les cadeaux au pied du sapin... Vu le diamètre des pots de cheminée parisiens, va falloir faire régime, je crois...


Les cheminées d'en face, vues de nos fenêtres.

En tous cas, père et mère de famille respectables que nous sommes devenus, nous avons décoré le sapin cette année. Il se trouve au pied de la cheminée (c'est un petit sapin), ce qui permet, par transitivité, de mettre à la fois les cadeaux sous le sapin et devant la cheminée. Pour les souliers, par contre, ça va faire juste.

Joyeux noël à tous !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax 300mm f:4.

Musique de circonstance : J.-S. Bach, Oratorio de Noël BWV 248, troisième partie.

23 décembre 2008

Trêve des confiseurs

Assurer la permanence à cette période de l'année n'est pas une charge de travail démesurée, il faut bien le dire : à l'université, il n'y a personne, ou presque ; d'ailleurs, une bonne partie des chantiers alentours observent déjà la trêve des confiseurs.


Le futur jardin des grands moulins, 27 novembre 2008.

Du coup, même les tas de terre du futur jardin sont au repos ; depuis cette photo, ils ont même été bâchés, histoire d'éviter qu'ils ne se végétalisent tout seuls, je suppose.

Moi, je devrais en faire autant, tiens !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

22 décembre 2008

L'eau verte

Toujours dans la lecture de Moby Dick ; au chapitre 46, la première chasse à la baleine (fût-elle une baleine pas plus blanche que la moyenne) tourne à la débandade, comme tout commencement d'action dans ce bouquin d'ailleurs : somme toute, dès les premières pages, le narrateur arrive à New Bedford et rate la dernière navette pour Nantucket, et un samedi soir qui plus est. Il va donc de soi que la première mise à l'eau des baleinières du Pequod se solde par la destruction de l'une d'elle (par le Pequod lui-même, d'ailleurs, et non par le cachalot visé, parti sans demander son reste) et par un bain de mer forcé du narrateur et de son harponneur préféré, rencontré sur le mauvais matelas d'une auberge du cap Cod.

Inutile de dire qu'un bref endormissement dominical sur le canapé du salon s'était rapidement rempli d'eau verte et de croisière transatlantique. Pourtant, les seules eaux vertes qui m'avoisinent sont celles de la Seine et du canal Saint-Martin.


Canal Saint-Martin, Paris 10e, 7 décembre 2008.

Puisqu'on parle de mer, j'en profite pour déplorer les jeux du cirques qu'on essaye de faire passer pour une course au large, sous le nom de Vendée Globe Challenge. Les organisateurs pouvaient être content : rien de tel qu'un blessé, sauvé en pleine mer (aux frais de qui ?), pour faire causer la télé et remplir d'aise les sponsors. D'ailleurs, l'agité du bocage (qui, ne l'oublions pas, est derrière cette affaire), à qui la radio demandait ce qui faisait l'intérêt de la course, n'a rien trouvé de mieux à raconter que les points de suture sur la langue de Bertrand de Broc il y a quelques années, performance dont le caractère nautique n'échappera à personne...

Si l'on veut juger du meilleur bateau et de la meilleure façon de le mener, c'est du côté des courses en équipage qu'il faut regarder : là, c'est de la vraie navigation. Mais alors, c'est de la voile, pas du combat de gladiateurs : aucun intérêt pour le 20h de TF1.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 200mm f:4.

21 décembre 2008

Variations, 5 : au pied du mur

Entre autres particularités, l'immeuble de brique rouge qui fait l'objet de ces variations parisiennes se trouve avoir un rez-de-chaussée de faïence bleue ; une ancienne boutique (mais de quoi ?). En coséquence, à ne regarder que ses pieds, on aura du mal à reconnaître le bâtiment qu'on a au dessus de sa tête.


Passage des Récollets, 7 décembre dernier.

Ma lecture de Moby Dick progresse au gré des siestes du petit. Un roman fou sur la folie, quoi de plus naturel ? Je me faisais la réflexion qu'il est à peu près contemporain des Misérables de Hugo, autre monstre atypique du roman du XIXe siècle ; il en est toutefois à peu près l'opposé : Les Misérables est écrit sur le mode de la démonstration (souvent factice, certes) ; il est organisé en une hiérarchie parfaitement organisée de parties, livres et chapitres, comme une administration napoléonienne. Moby Dick est de l'ordre du resassement ; sa litanie de chapitres n'a d'autre structure que la concaténation...

Pour autant, à comparer ces deux méga-romans, on trouverait plus de point commun qu'on pourrait le supposer. Non que j'ai grand chose à déduire de ces similitudes, d'ailleurs. J'en reparlerai (peut-être) quand j'aurai fini ma lecture.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 35mm f:2.8.

Une note à lire en écoutant : J.-S. Bach, canons de l'offrande musicale.

Résumé des épisodes précédents :

20 décembre 2008

Portes et fenêtres

Vous aurez bientôt des nouvelles de mon immeuble à variations ; en attendant, voici un mur tout proche dont vous aviez eu un autre morceau il y a quelques semaines.


Passage des Récollets, 7 décembre dernier.

Que reste-t-il d'une fenêtre quand on ne peut regarder à travers et qu'on empêche la lumière d'y entrer ? Bien peu de chose, vraiment. Un mur qui sans être aveugle n'y voit probablement pas grand chose...

Je note que l'entrée illustrée par une photo très voisine avait la même suggestion musicale que la note d'hier : une cantate de Bach que j'écoute beaucoup en ce moment, dans une très belle interprétation par l'ensemble baroque de Limoges. Au fait, pourquoi ces suggestions musicales ? Après tout, je ne donne pas à mes lecteurs la possibilité d'écouter le morceau ; c'est sans doute dommage, mais je ne tiens pas à violer avec trop d'acharnement les lois sur le droit d'auteur. De simples suggestions, donc, justement ; pour ceux qui connaissent ces morceaux, le rappel d'un souvenir, pour les autres, une invitation à découvrir. Un hommage, aussi : au dos des bandes dessinées de la série Jonathan, par Cosey, il y avait un petit encadré intitulé : « Un album à lire en écoutant » - des avis que j'avais parfois suivi ; généralement pas au moment de lire l'album, que je dévorait en quelques dizaines de minutes dès que je l'avais en main, mais en différé, de quelques jours ou quelques années.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

Une note à lire en écoutant : Pink Floyd, Set the Controls for the Heart of the Sun.

19 décembre 2008

Call me Ishmael.

Il fallait bien que ça arrive : je viens de me plonger dans un roman en anglais de 135 chapitres, plus un épilogue et quelques ajouts. Il n'y en a pas tant que ça : il s'agit bien évidemment de Moby Dick d'Hermann Melville, un de ces livres dont on parle plus qu'on ne le lit. J'avais essayé de me lancer là-dedans quand j'étais gamin ; je n'étais pas allé au delà de l'arrivée à Nantucket, je crois. Je recommence donc cette entreprise ; contrairement à Treasure Island de Stevenson, ça ne se lit pas en deux jours.


Une baleine à bosse du côté du cap Cod, pas bien loin de l'île de Nantucket toutes choses égales par ailleurs.

Il faut dire que, suite à mes petites mésaventures d'hier, j'avais pris le métro aujourd'hui. La ligne 4 vers 19h le vendredi d'avant noël avec un trafic perturbé, ça vous met en phase avec l'envie d'espaces marins que décrit le narrateur dans le chapitre 1.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 200, Zoom SMC Pentax-F 100-300mm 1:4.5-5.6.

J.-S. Bach, cantate BWV 6 Bleib Bei Uns (ensemble baroque de Limoges dirrigé par Christophe Coin).

18 décembre 2008

Zone d'aménagement concerté

Je l'évoquais hier : j'ai récupéré les premières productions de mon tout dernier boîtier, le Pentax K1000 - qui se trouve tout naturellement être le plus ancien de mes boîtiers Pentax. Un appareil un peu lourd mais d'autant plus robuste, sans fioriture ; il était très utilisé dans les cours de photographie, et ce jusque dans les années 1980.

Avec ce boîtier comme avec les autres, j'aime prendre des chantiers, des bouts de rues et des recoins bizarres, tout particulièrement dans ma chère ZAC Rive Gauche. En fin d'après-midi, surtout, quand la lumière se fait rasante et que les rues se vident...


Rue Alice Domont et Léonie Duquet, 26 novembre 2008.

Un scooter jaune est caché dans cette image. J'en profite pour faire observer que, dans la conduite d'un deux roues, il est bon de conserver une position moyenne à peu près verticale. Tenter de poursuivre son chemin en position couchée n'est pas recommandé. Pour avoir négligé ce sain principe, du côté du quai Saint-Bernard tout à l'heure, je me suis fait quelque peu bobo au genou, et beaucoup à l'amour propre. La couleur jaune en a un peu pris pour son grade du côté de l'arrière droit, aussi.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4.

17 décembre 2008

Coupure (de jus)

Finalement, l'électricité, c'est plutôt utile, de nos jours. Je ne suis pas concerné par les chutes de lignes électriques en Auvergne orientale, mais on a tout de même droit à une bonne coupure demain matin dans notre immeuble. À partir de 8h30, ce qui en cette saison (on en parlait hier) est un peu rude... Si la matinée est aussi lumineuse que celle d'aujourd'hui, on va habiller un bébé à la lumière des bougies.


L'ancien câble d'alimentation de l'immeuble, jeudi dernier.

Pourquoi cette coupure : parce que, dans le cadre des travaux en cours, il a été décidé de changer le câble d'alimentation triphasée qui dessert notre cage d'escalier, parce que ce câble empêchait de refaire un bout de mur qui avait besoin d'être refait. Du coup, opération en deux temps : d'abord ôter l'ancien câble et poser un câble temporaire (ça c'était jeudi dernier) ; refaire le bout de mur en question (ces jours-ci) ; et demain, poser le câble définitif. Résultat, deux coupures électrisues remativement longues, youpi.

À propos de triphasé : pour nous, grand public, l'alimentation électrique, c'est « le 220 volts » : des fils rouges, des fils bleus, et entre les deux une tension d'environ 230V. Or, il n'y a guère que là, en toute fin de parcours, que l'électricité est distribuée sous cette forme ; sur tout le reste, de la centrale à l'entrée de l'immeuble, c'est du triphasé - il n'y a donc pas deux (ou trois) fils, mais 4 (ou cinq s'il y a un fil de terre), cf. le câble ci-dessus : trois phases et un neutre.

Normalement, la tension qui alimente les particuliers est prises entre deux phases ; du fait du déphasage, la tension résultante est dans les 220V. Il nous est arrivé une fois, à Jussieu, que des circuits soient alimentés non pas entre deux phases mais entre une phase et le neutre - d'où une tension de 380V. Ça fait des effets de matière intéressants dans les alims des ordinateurs.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax K1000 (dont c'est le premier rouleau), film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4 (image recadrée).

16 décembre 2008

L'automne, après

Une semaine après, nous étions en automne. Nous y sommes toujours - c'est dire à quel point l'automne n'existe pas.

Mais bon : les feuilles ont jauni, rougi et sont tombées ; sous nos latitudes, si les hirondelles font le printemps, les arbres à feuilles caduques font l'automne. Quand j'étais gamin, c'était le bruits des fusils à l'ouverture de la chasse, dans les petits bois autour de Lannion ; dans le 10e arrondissement de Paris, c'est nettement moins flagrant, il faut bien le dire.


Square Villemin, Paris 10e, 27 septembre 2008.

Une saison, c'est plutôt : une tendance, une évolution, une tonalité ; des frontières, arbitraires comme toute frontière, pour mesurer le fil du temps.

À propos de tonalité : un signe clair de la nullité de mon éducation musicale - avoir attendu ma trente-huitième année pour réaliser qu'une gamme majeure et une gamme mineure, c'est la même chose avec un autre point de départ ; que la gamme de do majeur et la gamme de la mineur (A, dans la tradition germanique) ont les mêmes notes, à savoir les touches blanches du piano. Enfin, une des variantes possibles de la gamme de la mineur ; je crois comprendre que dans certains cas, on met un dièse au sol, histoire de termoiner la montée en douceur. Y a-t-il un musicien dans la salle ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax ME Super, Film Fuji Superia 200, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

Franz Schubert, sonatine pour violon n°2 en la mineur D385, par Szymon Goldberg (v.) et Radu Lupu (p.).

15 décembre 2008

Rappelez-vous c'était l'été

C'était juste avant l'automne - la terre n'a tourné que d'un quart entre temps. Il faisait chaud encore ; sur les pelouses des Buttes-Chaumont les Parisiens se prélassaient une dernière fois.


Buttes-Chaumont, 14 septembre 2008.

Curieusement, les pelouses sont moins fréquentées dans les parcs et les jardins - sûrement parce que, les feuilles caduques ayant chuté, on ne peut plus bénéficier de l'ombre des marronniers ?

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, Film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5.

Franz Schubert, sonate pour violon en la majeur D574, par Szymon Goldberg (v.) et Radu Lupu (p.).

14 décembre 2008

Nocturne

Chut ! C'est la nuit...


Angoulême, 11 octobre 2008.

Le Plume vous salue bien.

À lire en écoutant : Bela Bartok, Musique pour cordes, percussions et célesta.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif Super-Takumar 1:2/55, bague Pentax-K/M42.

13 décembre 2008

Salée

On parlait de relecture l'autre jour ; justement, je viens de relire La ballade de la mer salée de Hugo Pratt. Pas de doute : c'est à la bande dessinée d'aventure ce que Treasure Island de Stevenson est au roman d'aventure : à la fois un Ideal-type et un sommet.


Bord de mer à Malmö (Suède), août 2007.

Du coup, je vais relire Treasure Island, tiens.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Reala 100, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6

12 décembre 2008

Fin de

Fin de semaine grise, fin de semaine glacée, fin de semaine fatiguée.


La Nationale 6 du côté de Valenton (Val-de-Marne) un jour de mauvais temps. C'était en mai, pourtant.

À part ça, ça va.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier miniature Pentax Auto 110, film Fujicolor 200, objectif Pentax-110 50mm f:2.8

Une note à lire en écoutant : 7ème symphonie de Beethoven (pour une fois), deuxième mouvement.

11 décembre 2008

Au foyer

Un petit un peu malade (presque plus, preque plus !) et la Madame requise du côté de la cité des Cénomans : j'étais donc homme au foyer pour la journée. Un peu dans la tourmente des travaux en cours dans le passage depuis des mois maintenant, mais à part ça, c'était tranquille.


Une toupie à béton en bas de l'escalier, 20 septembre 2008.

Du coup, repos : mon taux d'erreur de ces derniers jours commençait à devenir un peu gênant - les zones DNS de l'université ou la configuration du routeur d'entrée du campus, il ne faudrait quand même pas les casser de trop...

Reste à prouver que je ferai mieux demain !

Le Plume vous salue bien.

Une note écrite en écoutant : Camille Saint-Saens, concerto pour violon n°3 en si mineur op.61 par Itzhak Perlman et l'Orchestre national de Paris dirigé par Daniel Barenboim.

Appareil YashicaMat 124G, film Ilford FP4+ (format 120), 1/125e s, f:11

10 décembre 2008

Du roman

J'avais annoncé l'autre jour mon intention de publier mes notes plutôt vers la mi-journée qu'en soirée ; comme on le voit, c'est bien parti : 21h30, 23h, 22h30, et de nouveau 23h aujourd'hui... C'est que c'est le moment de la journée où on peut commencer à laisser refroidir nos petits moteurs. Difficile d'écrire, même quelques mots, quand on est par monts et par vaux ; je ne sais pas comment faisait Diderot qui écrivait des romans pendant ses voyages en diligence !


Gare d'Angoulême, 13 octobre dernier : un train au repos !.

À propos - relire Jacques le fataliste : ça fait partie des livres qu'il faut que je relise toutes les quelques années. Par contre je n'ai jamais réussi à terminer Le neveu de Rameau ; quant aux Bijoux indiscrets, je crois l'avoir lu jusqu'au bout, mais je n'en jurerai pas. J'en retiens en tout cas les morceaux de bravoure polyglotte et libertin, en anglais, espagnol, italien et latin (qui remplace l'allemand : on peut penser que Diderot ne l'écrivait pas, au moins à cette époque)*. Mais le Jacques est d'un tout autre calibre, tout inspiré qu'il soit du Tristram Shandy de Sterne - quelle importance, finalement.

Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Sait-on où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien ou de mal ici-bas était écrit là-haut.

LE MAÎTRE

C'est un grand mot que cela.

Et c'est parti. Une époque révolue, où les romanciers ne prenaient pas le roman au sérieux... À ce propos, il est aussi grand temps que je relise Si par une nuit d'hiver un voyageur de Calvino.

Le Plume vous salue bien.

*Il s'agit du chapitre 47, « vingt-sixième essai de l'anneau : le bijou voyageur. »

Une note à lire en écoutant : Camille Saint-Saens, Sonate pour violoncelle et piano n°1 en ut mineur op.32.

Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

09 décembre 2008

La ronde des microbes

Le papa étant maintenant guéri, c'est le tour du fiston d'être patraque - une petite bronchite qui ne fait les affaires de personne. Pas bien grave, mais casse -pied : nous voilà, pour notre premier hiver de parents, initié à la ronde hivernale des petites maladies.


Angoulême, poulie de tête de puit, octobre 2008.

À part ça, et le manque de sommeil que ça entraine, eh bien... ça roule. J'ai même récupéré mon scooter en parfait état : après mes petites mésaventures gastro-intestinales de mercredi dernier, je l'avais laissé au boulot, n'étant pas assez frais pour rentrer avec ; il ne semble pas m'en avoir voulu de l'avoir délaissé ainsi - il a même démarré, c'est dire.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Franz Schubert, sonate pour arpeggione et piano en la mineur (D821), transposition pour violoncelle jouée par A. Gastinel (v.) et Claire Désert (p.)

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

08 décembre 2008

Fête du mouton

Les musulmans célèbrent aujourd'hui la fête du mouton. Les esprits chagrins observerons sans doute que le mouton, lui, n'est pas précisément de la fête - on se rappelle que cette célébration était il y a quelques années l'occasion pour l'extrême-droite de draguer les amis des bêtes, par Brigitte Bardot interposée.

Ça tombe bien : je ne suis pas particulièrement un ami des bêtes, et je ne suis même pas un carnivore honteux. Chaque morceau de viande vient d'un animal tué : c'est comme ça. On observera par ailleurs que le sacrifice que célèbre cette fête (celui d'Abraham) a été l'occasion de trucider un mouton plutôt que de trucider une personne. Ce qui semble louable. Et non, non et non, les animaux ne sont pas des personnes, non plus que les fraises des bois, les girolles et les paramécies.


Un mouton solitaire sur la lande d'Ouessant, août 2000.

Plus sérieusement : la religion est essentiellement un phénomène social ; en tant que telle, elle ne peut subsister qu'avec des rituels tangibles qui balisent sa place dans l'univers matériel. Réduire la question religieuse à une question de foi individuelle (c'est la tentation du christianisme contemporain) est une absurdité sociologique. Qui peut d'ailleurs se révéler passablement oppressante pour le l'individu, qui doit non pas rendre compte de ce qu'il fait, mais de ce qu'il ressent. Bon, en cas de besoin, il fera semblant, bien entendu - et on sera ramené à un rituel comme un autre.

N'empêche : c'est à cette forme de religion totalement dématérialisée que j'ai tourné le dos il y a fort longtemps. Ce que je ne regrette pas, d'ailleurs.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-10, film Kodak Gold 400, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6

07 décembre 2008

Variations, 4 : à l'ancienne

Je reprends mes variations sur un immeuble parisien, que j'avais un peu délaissé ces derniers temps. C'est que mon congé forcé m'a enfin laissé le temps de numériser le dernier rouleau pris avec le YashicaMat : autant le format 135 (24×36mm), je le fais numériser par le labo, autant les larges bandes du 120 se numérisent facilement avec un bon scanner à plat.

Du coup, je vous ai laissé la teinte produite (un peu aléatoirement) par le scan : l'expérience montre que les résultats sont plutôt meilleurs en numérisant comme de la couleur et en convertissant en niveaux de gris par la suite. Ce que je n'ai donc pas fait. Voilà donc une photo carrée, puisque c'est du 6×6, d'un immeuble pas vraiment au carré...


Passage des récollets, 9 octobre 2008.

J'ai pris pas mal d'autres photos de cet immeuble cet après-midi, de loin ou de tout près : la suite donc dès que les films en question auront été terminés et développés.

Question musique, je vous propose (enfin, je vous suggère : télécharger des bouts de CD sur le blog poserait quelques problèmes légaux, et en plus j'ai horreur des sites web qui font du bruit) un compositeur pas forcément très connu : Carl Philip Emmanuel Bach, l'un des innombrables enfants de Johannes Sebastian.

Il est une sorte de chaînon manquant entre le « baroque » de son père (ou de Telemann, Vivaldi, Buxtehude et tutti quanti) et le classicisme de Mozart ou Haydn. En particulier, il utilise encore pour ses sonates la notion de basse continue (puisque je sais depuis peu ce que c'est, vous allez y avoir droit) : le compositeur écrit la partition complète de l'instrument solo et une simple ligne mélodique pour l'accompagnement ; les musiciens savaient ajouter ce qu'il fallait, en fonction de leur instrument, pour produire le résultat escompté. Quel instrument, d'ailleurs ? Le plus souvent, un clavecin accompagné d'un violoncelle ou d'une viole de gambe pour renforcer un peu les basses. Mais ça peut être tout ce qu'on veut. Avec le classicisme, c'est fini : toutes les notes sont écrites pour chaque instrument ; on joue tout ce qui est écrit et seulement ce qui est écrit.

La raison de la présence ici de ce Monsieur : sa sonate pour hautbois et basse continue en sol mineur, dont j'ai une interprétation pour hautbois et orgue (après tout, pourquoi pas ?) par Michel Giboureau et André Isoir, qui commence par un allegro plutôt sautillant et assez classique, mais qui se termine par thème, variations et da capo, sur un ton plutôt nostalgique qui va bien à la photo du jour.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : vous en dites quoi, de mes petites boites à info (musicale et photographique) que je me suis inventées hier ? La petite portée est un bout d'un autographe de Papa Bach, d'ailleurs.

Une note à lire en écoutant : sonate pour hautbois et basse continue en sol mineur WqW 135 de C.P.E. Bach

Appareil YashicaMat 124G, film Ilford FP4+ (format 120)

Résumé des épisodes précédents :

06 décembre 2008

Relance

Voilà ; ça va déjà breaucoup mieux - rien de tel que deux jours de repos pour relancer le bonhomme. Du coup, la périodicité de ces notes devraient retourner à son rythme quasi-quotidien ; je vais pas contre essayé de publier mes notes plutôt en milieu de journée pour éviter la tentation de mordre sur un repos nocturne déjà bien entamés par d'autres impératifs.


Dans la pelouse, Angoulême, 12 octobre dernier.

Donc : c'est la relance. Après tout, il y a maintenant un ministre pour ça, ce qui prouve à tout le moins que le ridicule ne tue plus*. Joie des partis majoritaires : pour régler les conflits internes au parti, vous créez des portefeuilles ; ça fait plaisir au ministrisé et ça ne vous coûte pas un rond - au contribuable, si, mais il n'avait qu'à pas voter pour vous, cette andouille-là. Papa s'en fiche bien au reste, car c'est la Grèce qui paiera, disait Offenbach (ou ses librettistes).

Le Plume vous salue bien.

* Je ne suis pas entièrement remis : j'avais écrit qu'un ministre ne tue plus. Espérons que cette affirmation soit fondée elle aussi. Par les temps qui courent, va savoir.

Une note à lire en écoutant : J. Offenbach, « Au cabaret du labyrinthe... » (chanson d'Oreste), la Belle Hélène, acte I, n°3.

Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif Takumar 55mm f:2, Asahi Pentax Extension Set K (bagues 1, 2 et 3), adaptateur Pentax K-M42

04 décembre 2008

De saison

C'est la grande saison des maladies contagieuses, il parait - et j'en bénéficie pleinement, avec une vilaine gastro qui m'a choppé en traître hier et qui me rétame bien.


La cabane au fond du jardin, Angoulême, octobre 2008.

Mais je rassure tout de suite mes aimables lecteurs : après une soirée désagréable, les symptômes ont pratiquement disparus aujourd'hui. Un peu de repos et il n'y paraîtra plus.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

02 décembre 2008

Tout Paris

Pas mal de cavalcade ces jours-ci : hier, aller et retour express entre les Grands Moulins et un institut situé à l'hôpital Saint-Louis ; jeudi, c'est du côté de Bichat ; aujourd'hui et demain, principalement sur le campus...

« Engagez-vous, qu'ils disaient, rengagez-vous, qu'ils disaient, vous verrez du pays, qu'ils disaient ! »


Rue Bruneseau, Paris 13e, 19 novembre dernier.

En tout cas, du coup, question boulot, ça avance. Toujours ça de pris. La pile de switchs gigabit que je devais configurer et installer a fini par se résorber, par exemple.

Et question pas boulot, ça va aussi. Je ne suis presque plus enrhumé, tiens !

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Ilford HP5+, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4

01 décembre 2008

Paris New-York

Dîner parisien avec des amis new-yorkais. Deuxième fois seulement que nous nous offrons le petit luxe du baby-sitting vespéral... Ressortis heureux, nourris, et légèrement en biais.


Brooklyn vu du Staten Island Ferry, septembre 1994.

Rendez-vous pris pour bientôt, à Paris 10e, Manhattan ou Westcliffe, Colorado.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Yves Simon, J'ai rêvé New York