Heureusement que j'ai passé un bon dimanche ; sinon, les comptes-rendus du congrès de Reims du parti socialiste m'auraient mis de mauvais poil. De synthèse, point ; de la hargne et de la rogne en quantité. On a beau préférer les débats vigoureux aux unanimités suspectes, là, tout de même... Il faut dire que, vu la manière dont l'affaire était engagée, on voit mal comment il aurait pu en être autrement.
Le bon côté de la chose, c'est que pour une fois les militants auront le choix entre plusieurs candidats jeudi prochain. Enfin, bon côté, voire : je persiste à désapprouver l'élection directe du premier secrétaire par les militants ; c'est faire entrer le présidentialisme de la cinquième république dans nos instances même, alors que nous devrions le combattre. Mais passons.
En tout cas, je n'aurais pas à hésiter longtemps : je voterai pour Martine Aubry. Je n'aimais pas trop le texte de sa motion, mais somme toute, ce n'est plus de cela qu'il s'agit. La vraie réserve que j'avais, c'est le lourd passif des trente-cinq heures : elle n'avait pas vu à quel point le patronat serait en position de force dans les négociations de branches... C'est un peu gênant, mais, cette erreur, elle a eu le temps de la méditer pendant suffisamment de temps pour qu'elle n'en refasse plus de semblable.
Elle aura donc ma voix. Ceci dit, je ne sais pas combien nous serons à en faire autant... Le parti socialiste pourrait bien se retrouver dans le pétrin, encore plus qu'aujourd'hui. Charmante perspective.
Mais bon, revenons en arrière : 1995. Deux ans plus tôt, le mitterrandisme s'effondrait ; après l'interlude comique du gouvernement Cresson, Bérégovoy était allé au casse-pipe électoral, qui pour une fois fit une victime réelle - lui-même. Balladur gouvernait ; la droite en costume trois pièces pavanait. À cette époque, on disait partout que Mitterrand laisserait le P.S. là où il l'avait trouvé en entrant : 5,6%, le score de Gaston Deferre à la présidentielle de 1974. Et puis il y a eu une succession de bonnes surprises : la rivalité au couteau entre les « amis de trente ans », la campagne de Jospin qui prend, la dissolution de 1997 et la gamelle du R.P.R.... Comme quoi, les sursauts, ça existe.
Depuis, il est vrai, les bonnes surprises se sont fait rares. L'échec cruel de 2002, clôture symétrique du sursaut de 1995 : Jospin avait alors surpris par une campagne audacieuse, mobilisant toute l'énergie du parti ; en 2002, il refuse les couleurs du parti et décide de passer totalement la campagne du premier tour, avec les conséquences que l'on sait...
Depuis, on vivote. Même si les victoires électorales ont été nombreuses : aux municipales, aux cantonales, aux régionales, aux européennes... Il n'y a jamais eu autant de collectivités territoriales dirigées par des socialistes. Mais aux élections nationales, rien. Il est vrai que (autre faute, bien plus impardonnable encore, du Jospin de 2002) le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral, qui place les législatives en juin et non en mars comme c'était la coutume, font de celles-ci une simple formalité à la suite de l'élection présidentielle et que, comme je le disais plus haut, la présidentialisation est contre-nature au parti socialiste.
Et maintenant, quoi ? On verra jeudi. Peut-être que les carottes sont cuites ; mais peut-être pas après tout.
Par contre, je voterai avec plaisir et sans la moindre hésitation pour Rémi Féraud pour le poste de premier secrétaire de la fédération de Paris. Il a fait plein de choses bien, ce jeune homme ; la moindre n'étant pas de m'avoir marié !
Le Plume vous salue bien.
Boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif Takumar 55mm f:2, bague macro n°1 (Asahi Pentax Extension Set K), adaptateur Pentax K-M42.
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