05 novembre 2008

Et ensuite...

Concernant les élections américaines, rien à ajouter au long post-scriptum que j'ai ajouté à ma note d'hier ; d'ailleurs, aucune des incertitudes qui persistaient ce midi (MO, NC, NE-2 en ce qui concerne l'élection présidentielle) n'a été levée ce soir. Et ça ne changera de toute façon rien au résultat. À noter une allocution étonnamment sympathique du président sortant sur le résultat du vote, comme quoi tout arrive à qui sait attendre.

Cependant, à Paris, c'est toujours l'automne. Étonnant, non ? Et mes prochaines préoccupations politiques sont bien hexagonales, puisqu'il s'agit du vote imminent des militants socialistes pour les diverses motions proposées pour le congrès de Reims.


Square Villemin, Paris 10e, le 19 octobre.

Le coup des motions, au P.S., est à la fois bidon et fort louable, à moins que ce soit l'inverse. La théorie, c'est qu'on ne vote pas pour des personnes ou des groupes de personnes, mais pour des idées, rassemblée dans un texte-programme - la motion. Les idées avant les hommes : très bien (je déplore d'ailleurs que l'on ait superposé à cette organisation des élections nominatives pour divers postes ou candidatures). Sauf que les motions sont généralement des tartines de langue de bois sans relief qu'on ne fait que parcourir en diagonale (au mieux) ; les militants choisissent d'avantage les personnalités qui sont rassemblés derrière la motion que la motion elle-même. C'est humain, comme on dit.

Il y a six motions en présence ; du point de vue des personnes, mon choix se porterait soit sur la motion A (Delanoë, Hollande, Moscovici et beaucoup d'autres), soit sur la motion D (Aubry, Fabius) - l'important étant que la motion E (Royal) fasse le moins possible, sinon de toute façon je change de crémerie. Heureusement, pour me détermier, j'avais justement le texte des motions, qui n'est donc pas complètement inutile...

La motion A n'est pas emballante du point de vue littéraire ; franchement rasoir, parfois. Elle résume ce que pourrait réellement faire un P.S. au pouvoir, et comment y arriver. Pas de quoi être en tête de gondole du relais H du coin. Mais la motion D... une salade d'idées plus ou moins inapplicable, un peu tout et n'importe quoi pour faire gauche. Plafonner les loyers, oui Monsieur, ils vont voir ce qu'ils vont voir, ces horribles proprios qui sucent le sang des travailleurs. Sauf que le parc locatif est déjà très insuffisant ; ce n'est pas en s'attaquant à son rendement qu'on le fera grossir. Et ce alors que les banques sont (à juste titre) plus réticentes qu'auparavant pour laisser les gens s'endetter au delà de leurs moyen pour acheter leur logement... Infaillible, comme plan.

Tout le reste est à l'avenant. Martine Aubry essaye visiblement de racheter le mauvais coup fait aux ouvriers lors de la mise en place des 35h par ce genre de rhétorique. Merci, mais non merci ; ce sera donc la motion A.

Vote demain soir.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Superia 200, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je dirai, moi, que c'est plus qu'humain, de choisir la personne autant que les idées, c'est logique : je trouve valable d'abandonner une idée super merveilleuse si on sait pertinemment que la personne sera incapable de les mettre en place, même avec les meilleurs conseillers du monde.
Je sais qu'il faut toujours laisser le bénéfice du doute, mais enfin...
(et toute ressemblance, bien entendu...(je dis ça, mais j'avais voté comme toi, je crois bien))

Au passage, j'aime bien la photo, avec la superposition entre la structure de métal "ancienne" et le bâtiment neuf en verre (et métal aussi, mais enfin, on le voit moins, quoi).