Je vous avais parlé de macrophoto l'autre jour ; c'était à propos d'une photo certes en gros plan, mais pas pour autant « macro » au sens où on l'entend actuellement - une photo telle que l'image formée sur la pellicule soit d'une taille supérieure, ou au moins voisine, de la taille de l'objet photographié. La rose de l'autre jour devait faire trois centimètres de haut ; son image utilise à peu près la moitié de la hauteur de l'image, soit dix ou quinze millimètres sur le pellicule : on est loin du compte. Par contre, quand un moucheron posé sur un vêtement commence à ressembler à ça, là, c'est de la macro :
Les derniers petits insectes de la saison, Angoulême, octobre 2008.
Comment on fait ? Tout simplement en éloignant la pellicule des lentilles de l'objectif. C'est comme quand on éloigne le projecteur de diapo du mur : l'image devient plus grande. Et comme la pellicule, elle, ne grossit pas, elle capte un petit rectangle au milieu de cette image, donc une version agrandie d'un détail de l'image qu'aurait normalement capté cet objectif.
Et pour éloigner l'objectif de la pellicule tout en maintenant l'obscurité de la chambre noire que reste l'appareil photo ? Eh bien, on peut ajouter des bagues (des bouts de tuyau, essentiellement) entre l'objectif et le boîtier, en choisissant la ou les bagues de la longueur qu'on veut ; ici, les trois bagues du Asahi Pentax Extension Set K mesurent 57mm en tout. On peut aussi ajouter une bague qui s'allonge au moyen d'un pas de vis, ou un système de rail et de soufflet : on peut ainsi ajuster continument la distance, et donc le grossissement.
Évidemment, il y a quelques hics ; d'abord, on perd beaucoup de luminosité - logique, puisqu'on ne récupère sur la pellicule qu'un tout petit bout de l'image transmise par l'objectif. Et puis, on perd toute possibilité de voir net les objets situés au loin : la mise au point consiste, pour simplifier, à faire légèrement varier la distance de l'objectif au film ; le minimum correspondant à la mise au point « à l'infini » (dans le cas d'une lentille simple, la distance de la lentille au film est alors égale à la distance focale). Là, on s'est carrément éloigné : plus les bagues macros sont longues (ou plus le soufflet s'étire), plus la mise au point se rapproche ; dans les cas extrême, on doit avoir son sujet à quelque millimètres de son appareil.
Sinon, je chercherai bien l'identité exacte de l'insecte de la photo, mais mon guide des insectes d'Europe est dans la chambre du petit. Et il dort, l'adorable bambin.
Le Plume vous salue bien.
[boîtier Pentax MZ-10, film Fuji Pro800Z, objectif Takumar 55mm f:2, Asahi Pentax Extension Set K (bagues 1, 2 et 3), adaptateur Pentax K-M42]
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