06 mars 2009

Battre le pavé

Comme tous les vendredis, je donnais mon TD en Sorbonne, de 12h à 14h. Enfin, j'essaye de faire en sorte que ce ne soit pas vraiment un TD, puisque nous sommes en grève, mais une sorte de conversation roulante sur cette étrange discipline que l'on nomme histoire des techniques. Sauf qu'aujourd'hui, l'accès était barré par un cordon de gendarmerie mobile devant chaque porte...

Bah : j'ai retrouvé mes étudiants en face de la porte, et nous avons passé une heure à discuter, d'histoire des techniques ou de règle de priorités en régate ou d'obus de marine comme presse-livre ou de la tension comparée des cordes de violon, de violoncelle et de guitare. D'où évidemment un aparté sur l'arpeggione, qui est, rappelons le, ce que serait le fruit des amours illégitimes d'une guitare classique et d'un violoncelle. Tout ça était parfaitement sympathique ; un peu frais cependant, les places au soleil sur le côté pair de la rue de la Sorbonne étant occupées par les fonctionnaires d'un autre ministère...

Il y a un truc qui m'échappe dans le fonctionnement du gouvernement actuel. On a un président qui s'occupe de tout, paraît-il ; depuis des semaines il hurle sur sa ministre de tout lâcher sur le dossier des universités (car ce monsieur, plein de bravoure quand il n'y a aucun danger, a une peur bleue du monde des universitaires, des enseignants et des étudiants). Et elle ne lâche pas, ou pas assez, ou trop tard. Faudrait savoir : on est en monarchie absolue, ou pas ?


Manifestation du 5 février 2009, Paris, rue d'Ulm.

Sinon, un mot sur un autre conflit : celui des Antilles. Un truc m'a frappé : on m'explique que la vie coute cher là bas parce que les importateurs font d'énormes bénéfices sur les produits importés de métropole. Importés de métropole ! Elle est là, l'info, pas dans le bénéfice. Pourquoi diantre importer ces produits de France ? Il y a le Venezuela à quelques heures de bateau, ou le Brésil ; et bien sûr, les États-Unis, à peine plus loin, où l'on peut sans difficulté se fournir en bière, en eau minérale et en céréales pour le petit déjeuner. Que la métropole reste le premier partenaire commercial, sinon le seul : c'est pratiquement la définition d'une situation coloniale.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MX, film Fuji Pro400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7.

Franz Schubert, sonate Arpeggione en La mineur, transposition pour violoncelle (A. Gastinel, violoncelle ; Cl. Désert, piano).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

toi, encore, tu as du bol: une fac ouverte. Ici, la presidence avait eu, au debut, l'excellente idée de virer les grilles qui servent habituellement les bloqueurs... sauf que les remplacer par des vigiles coûte trop cher dans la durée. Ils les ont donc remises en place. Résultat: amas de chaises, et fac bloquée, comme TOUS LES ANS à l'UTM. Perso, quelle que soit la revendication, je suis contre ce type de procédé (qui, au Mirail, devient plus une tradition débile qu'une reel mode de protestation; du moins en oublie-t-on très vite l'objectif tellement que ça enerve!). Au moins, avec une fac ouverte, on peut faire cours ou pas, debattre ou pas, on se sent sereins et libres. Là, déjà, à peine deux jours que c'est bloqué, et tout le monde s'engueule entre pro-blocus et anti-blocus.
Vachement productif!