Coup de téléphone à 8 h ce matin, de ma mère - qui, me connaissant bien, est peu habituée à m'appeler à cette heure-là : « ta sœur a vu à la télé qu'il y avait eu un incendie tout près de chez toi, est-ce que tout va bien ? » Tout allait bien pour nous, en effet ; à vrai dire, elle me l'aurait appris si la Madame, qui devait partir aux aurores, ne m'en avait fait part après l'avoir entendu à la radio.
C'est, je suppose, le lot des très grandes villes : il peut se passer des choses graves à 100 m de là où vous vous trouvez sans que vous le sachiez, sinon par la presse.
L'entrée du passage Brady, boulevard de Strasbourg, juillet 1999.
Pas grand chose à dire après un tel évènement, sinon des banalités. Le feu est le pire ennemi des villes, depuis qu'il y a des villes... et ce sont les petits qui trinquent, toujours.
À mon départ ce matin, il restait quelques camions de pompiers et de police, et surtout, des dizaines de camionnettes de télévision, paraboles tournées vers le midi. Phénomène curieux : les images de télévisions ne vous les montrent presque pas, ces camionnettes, et cependant, pour le badaud, elles sont plus visibles que ce qui est filmé. Normal, après tout : la télévision est un médium ; il s'agit de faire du téléspectateur le badaud qu'il serait s'il était sur place et que les caméras n'y étaient pas.
D'un autre côté, si cette couverture médiatique pouvaient permettre à Paris et à la France de se doter d'une véritable règlementation sur la sécurité incendie des immeubles (comme en ont par exemple toutes les villes américaines), les vans multicolores n'auraient pas été là pour rien.
Le Plume vous salue bien.
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