03 novembre 2007

Grisaille

Pour le safari-photo, on repassera : j'ai peut-être du mal à me lever, mais le soleil, lui, ne se donne même pas cette peine. Du coup, je continue mon perfectionnement dans l'art de la photo au flash...

La Sorbonne vendredi connaissait, malgré cette grisaille peristante, un début de commencement d'effervescence : la saison des A.G. est revenue.


La chapelle de la Sorbonne, vendredi, vers 13h.

En gros, les étudiants ont la vague impression que la loi sur la réforme des universités a été passé en douce pendant qu'ils avaient le dos tourné - on ne peut rien leur cacher, même s'ils ont mis quelques mois à s'en rendre compte. La difficulté, c'est que les effets de la nouvelle loi sur le fonctionnement universitaire ne sont pas forcément évident à comprendre ou à prévoir, d'autant que, dans l'ensemble, les étudiants connaissent très mal l'institution dans laquelle ils étudient.

Résultat : ils se trompent largement de cible. Alors que l'absurdité de la loi réside surtout dans les pouvoirs démesurés confiés à un président qui n'a de comptes à rendre à personne (tiens donc, où vont-ils chercher tout ça ?), ce qui semble retenir l'attention estudiantine, c'est la présence de représentants du monde de l'entreprise dans un conseil d'administration qui justement perd une bonne partie de ses attributions. Là, ils peuvent être rasssurés : ces représentants feront comme tous les « extérieurs » des conseils actuels : ils ne viendront jamais !

Beaucoup plus pernicieux est le contrôle quasi-absolu donné aux présidents d'universités sur le recrutement, et en particuliers celui des enseignants-chercheurs. Ceux-ci étaient jusque là élus par des commissions de spécialistes représentant les professeurs d'universités et maîtres de conférence de chaque discipline. La procédure était lourde, certes, et pas exempte de coups en bas mais, prise globalement, elle fonctionnait. Maintenant ? Le président se fera assister dans son recrutement par des personnes de son choix et aura de toute façon le dernier mot, alors qu'il n'a bien sûr aucun moyen de juger de la compétence de ses futurs collègues dans les disciplines qui ne sont pas la sienne. Futurs collègues qui sont également ses futurs électeurs, via l'échelon intermédiaire du conseil d'administration...

Les risques de dérapage sont énorme. Je regarderai avec attention du côté d'une certaine université parisienne, usagère des bâtiments représentés ci-dessus, et dont le président ne se sent plus de joie depuis le vote de la nouvelle loi... Mais ces dangers institutionnels sont bien difficile à mettre en slogans pour chauffer une assemblée générale.

Le Plume vous salue bien.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

une incursion dans ton blog
grace à toi, j'ai appris un nouveau mot: EXIF, merci wikipédia!
mais jetais tu un doute sur mes affirmations ou voulais tu seulement connaitre mon appareil photo? c'est un bête appareil à 150 euros ou du genre(samsung digimax s700)que je manipule avec difficulté certes, mais ça m'amuse bien!
ceci dit, je crains que "ils ne viendront jamais" ne suffise pas, s'ils ne viennent pas le pouvoir de l'argent les autorisera à imposer leur point de vue même en leur absence et les universités auront désormais les mains liées aux industriels locaux si elles veulent fonctionner
je m'aventure sur un terrain glissant, je sais!
bonne nuit! et merci de ton passage...

Le Plume a dit…

Salut tarmine et bienvenue par ici. Réponse chez toi pour les questions de photo.

Pour la présence d'"industriels" dans les CA des universités: je persiste à penser que la mesure est essentiellement symbolique. C'est un symbole que je n'aime pas, certes, mais ça reste de l'ordre du symbole.

Ce que je voulais dire, c'est qu'il y a beaucoup plus grave dans cette loi, mais qu'il s'agit de mesures dont les étudiants peuvent difficilement comprendre la portée - et une AG d'étudiants, encore moins.

Anonyme a dit…

oui ben le blocus, c'est pour demain, nous... ça me gave d'avance. Sans compter que je ne trouve pas si grave que des representants du privé figurent dans des conseils universitaires: on est dans un monde beaucoup fermé sur lui meme et au lieu de bloquer les facs, on ferait mieux de plancher pour les améliorer, avant de perdre toute credibilité (et aux yeux de ce gouvernement, bloquer, c'est pire qu'avant en terme de credibilité)

Le Plume a dit…

à Paris 1, ça a tourné à la bagarre au centre Pierre Mendès-France ce week-end... Résultat, fermeture jusqu'à nouvel ordre... Plus ça va, plus l'extrême-gauche est le faire-valoir idéal de la Droite.