J'avais déjà parlé des lions de La Villette : ils avaient été dessinés pour agrémenter une vaste fontaine publique à établir place du Château d'eau (aujourd'hui place de la République) dans le cadre des vastes programmes d'assainissement du Premier Empire. Contrairement aux apparences, ils ne sont pas en bronze mais en fonte, ce qui explique sans doute qu'ils aient survécus à la Seconde Guerre mondiale : la plupart des statues de bronze ont été refondues par l'occupant ; elles ont généralement été remplacées à la Libération par des répliques en ciment.
Ces sculptures, ainsi que des sculptures aujourd'hui disparues destinées à l'esplanade de l'Institut, ont donné du fil à retordre aux fondeurs ; les formes étaient complexes et il fallait que l'ensemble reste transportable... Ce sont les forges et fonderies du Creusot qui ont remporté la commande, ce qui tombait assez bien pour elles : l'usine, transplantation mal intégrée des techniques anglaises sur les mines de charbon bourguignonnes, s'était fait une spécialité de décevoir et d'aller d'échecs en demi-succès. On trouve donc les lions (et la charpente de la halle au blé, près de la rue du Louvre) en bonne place dans les mémoires des dirigeants du Creusot vantant les mérites de l'établissement...
La fontaine des lions à La Villette, février 2008.
Comment les lions ont ils migrés de République à La Villette ? Pas par le métro, c'est sûr. L'actuelle statue de la République est votée en 1879, inaugurée le 14 juillet 1883. Mais les lions étaient déjà partis depuis longtemps : l'un des mémoires susmentionnés parle en 1814 des « lions de l'avenue de Bondi », ce qui laisse à penser qu'ils avaient déjà rejoint leur emplacement définitif, dans un quartier où il ne devait pas y avoir grand chose sinon des parcs à bestiaux... En supposant que l'avenue de Bondy dont il est question ne soit pas bien à La Villette. Mais ça parait tout de même logique. Faudrait que je me renseigne.
Entre temps, les lions du Creusot (de facture certes un peu grossière, et surtout tous identiques pour simplifier la fabrication des modèles) avaient été remplacés par ceux que l'on voit aujourd'hui place Félix Éboué et que je contourne chaque soir en rentrant du boulot. Sans traîner histoire de ne pas avoir le feu rouge en débouchant sur la rue de Reuilly. Je n'ai guère de détails sur ces lions-là, ni sur leur déplacement. Affaire à suivre.
Le Plume vous salue bien.
[Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]
2 commentaires:
Je suis pas sûre d'avoir bien suivi. En fait, à République, il y a d'abord eu les lions du Creusot, puis, ceux qui sont place Félix Eboué maintenant (c'est vers Daumesnil, ça ?), et maintenant euh, ben le monument actuel ?
voilà, c'est exactement ça. La place Félix Eboué, c'est le métro Daumesnil.
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