09 mars 2006

Boston Tea Party

Je parlais hier de révolution française. La révolution américaine, elle, a commencé là :


Le front de mer à Boston, Mass., juillet 2001.

Le 16 décembre 1773, un groupe d'hommes déguisés en indiens monta à bord d'un navire de la compagnie anglaise des Indes et jeta à la mer sa cargaison de thé.

Pourquoi du thé ? Parce que, suite à un début de soulèvement en mars 1770, le gouvernement anglais avait supprimé les taxes crées pour remplir les caisses que la guerre de sept ans avait vidées - à l'exception des droits sur le thé, par principe, pour rappeler que c'était un droit du Parlement britannique que de lever de telles taxes. Comme en plus la compagnie des Indes avait reçu le monopole du commerce du thé, au grand dam des marchands de Boston, le thé était devenu le symbole de la domination anglaise sur ses colonies américaines.

Pourquoi le déguisement ? Le travesti est une figure classique des « émotions » populaires du XVIIIème siècle. Les hommes déguisés en femmes sont un classique des émeutes pour le pain ; on en retrouve des traces dans les comptes-rendus policiers des journées des 5 et 6 octobre 1789 (la marches sur Versailles pour ramener à Paris « le boulanger, la boulangère et le petit mitron »). Alors, s'habiller en peaux-rouges pour représenter la fureur américaine, pourquoi pas  ?

Au fait, si vous parlez aux États-Unis de guerre d'indépendance, personne ne comprendra de quoi vous parlez - Revolutionary War est le terme consacré. À méditer. L'historien des idées J.G.A. Pocock avait écrit un article là dessus : la guerre d'indépendance américaine comme révolution contre le compromis parlementaire en place en Angleterre depuis 1688. Je n'ai pas d'avis sur la question. Normal, je n'y connais rien.

Le port de Boston, ça a un peu changé. Pendant des années, c'était des hangars abandonnés et des réglement de comptes entre mafieux sur les quais déserts à la nuit tombée. Aujourd'hui, c'est très chic ; ses retaurants de fruits de mer et de clam chowder sont réputés ; l'aquarium qui occupe un des wharfs est un des plus célèbres du pays ; on y embarque pour une demi-journée en mer, à la rencontre des baleines du cap Cod.

Boston a changé, aussi. Mais ça reste une ville paradoxale, qui n'a rien d'européen contrairement à ce qu'on entend souvent ; une ville dure, aussi, et pas seulement par sa météo hivernale.

Par contre le mot Massachusetts n'a pas changé, toujours impossible à écrire correctement sans s'y reprendre à trois fois.

Le Plume vous salue bien.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ben dis donc, j'habiterais "Baaast'n", j'aurais l'impression je crécher dans des legos!!!

Le Plume a dit…

bah en fait il n'y a que le front de mer et le quartier des affaires adjacent qui soit comme ça. Et ce n'est pas un coin où beaucoup de gens habitent, somme toute.

En fait, la plus grande partie de la ville tourne résolument le dos à la mer, autour de jardin public et sur les bords de la rivière Charles. Faudrait que je voie si j'ai des photos, de ces coins-là, tiens.

Anonyme a dit…

il a bien changé, depuis la fete du thé...
bonjour ici.