29 mars 2006

Premières manifs

Signe de l'âge qui avance à grands pas : ces manifestations m'en rappellent d'autres. C'était en octobre et novembre 1986, et c'était dans les rues de cette ville-là :


Le « plateau » d'Angoulême, pris sans doute du dernier étage de mon lycée.

Ça avait duré pas mal, aussi - me rappelle plus exactement combien. Un mois, à peu près ? C'était le temps des voltigeurs motocyclistes, du SIDA mental (Pauwels dans le Fig'Mag'), des professionnels de l'agitation de tout poil et de toutes nationalités (Pasqua, le Sarko de l'époque). À noter que le ministre de l'intérieur et président du conseil général des Hauts-de-Seine de l'époque ne sabordait pas en sous-main le projet, lui : il organisait une répression musclée, pendant que Monory (le mentor politique de Raffarin, tiens donc) interdisait toute négotiation à son sous-ministre Devaquet, qui lui aurait bien lâché du lest.

Nous, on tenait le coup, on défilait, entre manif' et carnaval ; on s'organisait, réunions pendant des heures ; on se sentait fort, on était bien.

Et puis il y a eu mort d'homme, un étudiant un peu bronzé et même pas manifestant qui avait eu le malheur d'attirer l'œil d'un « voltigeur » chargé de faire le ménage dans le quartier latin. Il faut lui rendre ce mérite : Chirac, alors premier ministre avait immédiatement exigé de ses ministres le retrait du projet - il faut lui reconnaître ce mérite. C'est, hélas, comme ça que nous avons gagné. Une victoire qui laissait un goût amer et beaucoup de colère.

Comment gagnerons-nous cette fois-ci ? De manière moins tragique, je pense. Peut-être le même Chirac profitera-t-il des réserves d'interprétation posée par le conseil constitutionnel (car il n'y aura pas de censure, ou très partielle) pour demander une nouvelle délibération au Parlement, où Sarkozy se fera un plaisir de faire sabrer le texte à ses troupes pour faire les pieds à son rival. Paradoxe : notre plus gros espoir de victoire, c'est ce ministre de l'intérieur que nous détestons. Les eaux sont toujours troubles - il faut bien s'y faire.

Le Plume vous salue bien.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce matin à la radio: le Chi promulguerait la loi. On continue à donner dans l'absurde déprimant. Moi, je file voir mes petits, qui ont bien besoin du soutien de leurs profs!

Anonyme a dit…

nous, mardi les poubelles brulaient dans l'indifference generale en plein centre de Toulouse. Le Bronks, aux dires de certains.

daieuxetdailleurs a dit…

Je ne suis ni dans le centre, ni proche du périph, et pourtant... ce matin au réveil, et tjs encore, sous la flotte, je me suis réveillée au son de "Villepin, si tu savais..." Les ponts de Nantes sont bloqués. Et la route de Rennes à l'oreille aussi je pense..

Anonyme a dit…

eh ben.. déjà 20 ans que j'ai le bac, moi...20 ans que j'ai pleuré Daniel Balavoine...

Le Plume a dit…

Rhôô, moi ça fait que 18 ans... Bon, il y a quelqu'un dans l'assistance qui l'a passé il y a cinq ans, argh.

(moi de la mort de Ballavoine je me souviens surtout de "quel est le comble du machinisme agricole?"...)

daieuxetdailleurs a dit…

la honte pour ce quelqu'un ! si je dis que j'étais quand même née quand Balavoine est mort ça compte ?!

Le Plume a dit…

non - parce que tu étais trop petite pour trouver la réponse à la devinette mentionnée ci-dessus ("l'hélicoptère, parce que Sabine et sa Ballavoine").

(civ: pas taper, c'est mauvais pour ce que tu as!)

Anonyme a dit…

Vas-y, mors-y l'oeil, Civetta!

Anonyme a dit…

Bah, ça aurait pu être pire..ça aurait pu te rappeler mai 68;)