26 août 2008

Retours

Après le grand vide, les grands retours : petit à petit, la ville se remplit de nouveau. Hier lundi, jour des grossistes, le Faubourg Saint-Martin grouillait de détaillants venus se réapprovisionner ; aujourd'hui, rue de Paradis, les travaux de l'été (inachevés) créaient de beaux encombrements ; square Montholon, la marmaille fourmillait gaiement. Il n'y a que les pédiatres qui soient toujours en vacances, semble-t-il ; heureusement, on n'en a pas de besoin pressant.


Ceux qui restent : rue Sainte-Cécile (Paris 9e), 12 juillet dernier.

Moi aussi, je suis en vacance. Et j'en profite - pour biberonner, dorloter, etc. Malgré ça, j'ai réussi à finir de réparer mon doubleur de focale : belle performance, je trouve, même s'il s'agissait seulement de démonter, nettoyer, remettre en place les billes de roulement, régler, remonter. J'ai aussi une communication à écrire pour vendredi en huit. On va faire ce qu'on peut.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (exposé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

24 août 2008

Un mois

Le 24 juillet au matin, je regardais le soleil se lever depuis la porte des urgences de la maternité. Et le 24 juillet au soir, j'avais un fils.


Lever de soleil du côté de la porte des Lilas, hôpital Robert Debré, 24 juillet 2008.

Un mois, le petit bonhomme. Un mois épuisant bien sûr - battus, les quarts de nuit en mer ! Mais si c'était à refaire, je ne changerais rien. Rien du tout. Et je voudrais juste le même - il est parfait.

Et maintentant ? Et maintenant, on continue. Et toujours, prendre le temps de ne pas en revenir.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

22 août 2008

Sans paroles, ou presque

Me voici de nouveau en vacance pour quelques jours. Inutile de dire que j'en ai plus qu'un peu beaucoup besoin. Donc : cette entrée sera laconique ou ne sera point.


Travaux, lycée Renoir, rue Ganneron, Paris 18e, 5 août dernier.

Avec tout ça, toujours pas réussi à réparer mon doubleur de focale. J'ai pourtant reçu depuis plusieurs jours le lot de billes de roulement d'un millimètre que j'avais commandé. Mais, comment dire ? je crains de pécher un peu dans la précision du geste.

Le Plume vous salue bien.

[appareil Voigtlander Bessamatic I, objectif Vaskar 105mm f:4.5, film Ilford HP5+ (format 120)]

21 août 2008

Université estivale

La saison des universités d'été des partis politiques s'approche (non, je ne vais pas à La Rochelle !) - et cependant l'université pendant l'été ça n'est pas très causant. C'est même plutôt calme.


Le hall des Grands Moulins, juillet 2008.

Aux Grands Moulins, on a laissé dans le hall d'entrée, côté rue Marguerite Duras, les tables, chaises, panneaux d'expo destinés à l'accueil des étudiants, mais d'étudiants point, et d'accueil non plus. De toute façon, pour entrer, il faut montrer patte blanche. Essentiellement, c'est fermé, sauf pour le personnel : pas mal de chercheurs sont à leurs bureaux, notamment ceux qui veulent profiter des vacances pour déballer leurs cartons.

Rien à voir : aux États-Unis, c'est la saison des Veepstakes, les paris sur les noms des candidats à la vide-présidence. Obama devrait annoncer le sien d'ici samedi : je mise sur la gouverneur du Kansas, Kathleen Sebelius. Mais je peux me tromper.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H]

20 août 2008

Trajet

Rue Thomas Mann, quai Panhard et Levassor, pont de Tolbiac, rue Joseph Kessel, rue de Dijon, place Lachambaudie, rue Proudhon, rue Taine, boulevard de Reuilly, place Félix Eboué, rue de Reuilly, rue Faidherbe, rue de Charonne, rue Godefroy Cavaignac, place Léon Blum, Boulevard Voltaire, place de la République, boulevard Saint-Martin, boulevard Saint-Denis, boulevard de Strasbourg, rue de Metz, rue du Faubourg Saint-Denis.

C'est l'itinéraire qui me ramène en scooter de mon lieu de travail jusqu'à ma petite famille - du 13e au 10e arrondissement, en passant par les 12e et 11e.


Le jour d'avant : Daumesnil, 23 juillet 2008.

À Daumesnil, les lions qui, dit-on, habitaient jadis place de la République, sint fidèles au poste. L'arc-en-ciel y est plus rare, par contre.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

19 août 2008

Et de nouveau....

Et de nouveau, qu'il pleuve ou qu'il vente, je sillonne Paris sur le dos du White Pony...


Le scooter, sur le pont de la rue Lafayette, 22 juin dernier.

D'un autre côté, quelque chose me dit qu'il y aura un modus vivendi à trouver avec la propriétaire légitime de l'engin, les contre-indications médicales à la circulation en deux roues étant maintenant levées...

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]

18 août 2008

Le même et l'autre

Aux Grands Moulins rien n'a changé depuis le 23 juillet dernier, ou pas grand chose. De l'autre côté de la rue Marguerite Duras, le chantier du jardin public est toujours ça : un chantier. De toutes mes tentatives pour le photographier, c'est au bout du compte l'antique Voigtlander Bessa qui s'en sort le mieux, allez savoir pourquoi.


Chantier du jardin des Grands Moulins, 10 juin dernier.

Tout est pareil, mais rien n'est pareil. Il y a quatre kilos de petit bonhomme qui m'ont manqué toute la journée.

Le Plume vous salue bien.

[appareil Voigtlander Bessamatic I, objectif Vaskar 105mm f:4.5, film Ilford HP5+ (format 120)]

17 août 2008

L'oiseau sur la branche

La petite vie de famille continue. Le square Villemin, avec des amis venus de loin, et dont les enfants sont plus à même que le nôtre de profiter des cages d'écureuil-bateaux pirates. Aimer ses amis, c'est chose agréable ; le square en est transformé.


Dans notre olivier, mardi dernier.

Pour le reste, on prend le rythme. En attendant de devoir en rechanger, puisque je retourne travailler demain. On va bien voir.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

16 août 2008

Et toujours Paris

Toujours là, toujours (à peu près) vaillants, toujours à Paris. Quelques sorties de temps à autres pour aller dans les squares du voisinage ; et puis une virée pour aller chercher des photos au labo (la dernière péloche du Pentax MZ-5n, et un rouleau 6×9 du Voigtlander Bessamatic).


Passage des Récollets, Paris 10e, la semaine dernière.

Du coup c'est l'occasion d'arrêter son regard sur tel immeuble tarabiscoté ou sur tel recoin insolite. C'est les vacances.

Le Plume vous salue bien.

Boîtier Pentax MZ-5n, film Fuji Pro800Z, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6

15 août 2008

Quinze août

Nous sortons peu, mais nous ne sommes tout de même pas cloîtrés : promenade à pied tous les trois, le petit harnaché sur le bide de votre serviteur. Le faubourg Saint-Martin, puis les passages du troisième arrondissements jusqu'aux Arts et Métiers ; retour par la rue Étienne Marcel et par les rues désertes du Sentier. Rue Dussoubs, rue du Caire, rue Saint-Philippe, rue de Cléry : rideaux baissés, congés annuels, pas un chat. Pour finir, les Grands Boulevards ; au coin de la rue de la Lune, le soldeur de livres est ouvert, comme toujours. J'y achète un ouvrage consacré aux dix-sept espèces de manchots de l'hémisphère sud, ça peut toujours servir.


Amer remarquable des Grands Boulevards : le Grand Rex, 12 juillet 2008.

Après ça... après ça pas grand chose, mon cher fils, du haut de ses trois semaines, ayant décidé qu'il voulait dormir sur le ventre de son père, perpendiculairement, la tête en bas au creux du bras droit et les jambes le long du flanc gauche. Ce qui n'incite pas le support ainsi désigné à l'hyperactivité. Par contre, je sais maintenant distinguer manchot du Cap, manchot adélie et gorfou sauteur. Sans compter le gorfou macaroni, son cousin. Je n'invente rien.

Activité du soir : tenter de réparer un doubleur de focale Foca HR7 acheté d'occasion jeudi et dont un roulement à bille était sérieusement de traviole. D'ailleurs, si quelqu'un sait où acheter des billes de roulement d'un millimètre de diamètre, ça pourrait me servir.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (exposé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

14 août 2008

Cartes

Je n'avais pas de carte sous la main pour illustrer l'entrée géopolitique d'hier ; je n'en ai toujours pas, mais par contre j'ai reçu un joli lot que j'avais commandé à l'équivalent sud-africain de l'IGN. La chose n'a pas été simple d'ailleurs, puisqu'en principe, ils n'envoient pas à l'étranger ; mais comme ils avaient un peu omis de me le signaler avant que j'ai payé la commande, ils ont exceptionnellement fait l'envoi...

Bref, j'ai maintenant un jeu complet de cartes au 1:500.000 de l'Afrique du Sud (23 cartes, dont quatre étaient déjà dans mes cartons) et une couverture au 1:1.000.000 de l'Afrique Australe (Afrique du Sud, Lesotho, Swaziland, Namibie, Botswana), en cartes aéro. Comment je pouvais faire sans, voilà la question.


Déballage du colis hier après-midi.

Non, ce n'est pas la peine de me demander à quoi ça va me servir. À rien du tout, pas plus que les cartes marines de divers caps et détroits lointains que j'ai aussi en stock. Mais j'aime ça, les cartes.

Du coup, j'aurais plein d'exemples supplémentaires pour ma rubrique cartes sur table, où je me lance dans une série sur les fondements de la cartographie. La cartographie n'a qu'à bien se tenir - et surveiller ses fondements.

Le Plume vous salue bien.

13 août 2008

Caucase

L'actualité peut parfois avoir lieu en août. Si, si !

Ces jours-ci, l'actualité, outre les distrayantes sautillades de Pékin, ce sont les grondement des chenilles de tanks dans une région du monde que peu de monde connaît et encore moins comprends : le Caucase. Précisons tout de suite que je ne fais pas partie de ces peu de mondes là...

Donc pour résumer et d'après ce que j'ai pu comprendre (je suis un peu déconnecter de l'actualité en ce moment ; je regarde juste un peu les J.O., et sans le son) : un président de Géorgie, très impopulaire dans son pays, au bord de la crise politique depuis des semaines, se lance dans des rodomontades militaires dans une des deux provinces séparatistes de son pays, l'Ossétie du Sud ; la Russie, son puissant voisin du nord, est trop contente de voler au secours de cette région, dont elle avait encouragé sinon créé ledit séparatisme, et se lance dans une guerre punitive massive contre la Géorgie.

Résultat (probable) des courses : après intervention de la communauté internationale, retours au status quo ante bellum (sauf pour les morts, évidemment), ce qui renforcerait l'indépendance de fait de l'Ossétie du Sud ; probable chute, dans les mois qui viennent, du président géorgien ; renforcement de la présence russe dans le Caucase.

Merci de me corriger si je me plante, hein, j'ai pas tout suivi. Enfin, pour la futurologie, on corrigera ça plus tard.


Tapis de la province d'Ardebil (Caucase iranien).

Le Caucase, donc : au sens strict, une chaîne de montagnes, celle qui sépare justement la Géorgie de la Russie ; au sens plus large, la région comprise entre la Mer Caspienne et la Mer Noire, du Nord de l'Iran et de la Turquie au Sud de la Russie. Des régions montagneuses, du coup - les plus hauts sommets d'Europe, si tant est que l'on soit encore en Europe. Y est on vraiment ? Tout découpage continental serait nécessairement arbitraire. Au bout du compte, on n'est ni en Europe, ni en Asie, on est au Caucase.

Région de montagnes, donc découpé en petites régions totalement étrangères les unes aux autres, avec de forts particularismes linguistiques, culturels et religieux qui jadis réjouissaient les ethnologues, mais qui compliquent singulièrement l'organisation de l'espace en États. Ainsi, la Géorgie, dont la frontière nord est déterminée par la ligne de crête de la chaîne principale du Caucase, comprend des vallées dont les populations se sentent tout, sauf géorgiennes, et qui par contre peuvent avoir des affinités avec leurs voisins du versant nord. C'est le cas par exemple des Ossètes (du Sud) qui de tout points de vues sont proches des Ossètes du Nord, dont le territoire fait partie de la fédération russe. Voilà pour le contexte ethnologique du problème.

Le contexte géopolitique, il est encore moins limpide, évidemment. La Russie de Poutine a joué son va-tout dans la guerre sanglante contre un autre séparatisme, tout proche, celui de la Tchétchénie, un tout petit peu plus à l'Est. La Russie applique donc sur ce point le bon vieux précepte suivant lequel celui qui vous quite est un traître, et celui qui vous rejoint, un converti... Mais tant qu'à avoir investi militairement la région, la Russie veut retirer le plus de marrons possible de ce feu.

Et puis, il y a le pétrole. Pas en Ossétie du Sud, bien sûr (il n'y a pas grand chose en Ossétie du Sud), ni même en Géorgie, mais en Azerbaïdjan, de l'autre côté, sur la Caspienne - les premiers champs de pétroles à avoir été exploités à grande échelle, et il en reste, et du gaz naturel. Dans les régions iraniennes frontalières aussi, peut-être, je n'en sais rien. La Géorgie forme une sorte de corridor, entre petit et Grand Caucase, qui permette d'imaginer une circulation du pétrole de Caspienne vers la mer noire, et donc l'Europe, hors du contrôle russe. Et il est de plus en plus clair que l'énergie constitue la nouvelle arme suprême de la Russie... Que les troupes russes aient concentré leur effort sur la ville de Gori, point stratégique sur cette route est-ouest, envoie donc un message clair : « nous pouvons couper la route géorgienne quand nous voulons et sans effort ».

Voilà. Maintenant, il faut faire quoi ? Pas grand chose, sans doute. L'accord que notre impopulaire président à nous se vante d'avoir arraché de ses petits bras musclés arrange tout le monde : la Russie qui n'a pas du tout envie d'occuper la Géorgie, la Géorgie qui n'est de toute façon pas en situation d'exiger quoi que ce soit, le reste du monde qui veut éviter de multiplier les pétaudières dans ce coin-là... Il n'y a guère que ce crétin de McCain, dont le principal conseiller diplomatique était auparavant le lobbyiste attitré (et richement rémunéré) du gouvernement géorgien à Washington, pour vouloir jouer les gros bras et vouloir s'engager auprès d'un président géorgien discrédité. Mes prévisions : voir plus haut.

C'était notre rubrique de politique internationale, merci de nous avoir suivi.

Le Plume vous salue bien.

[Ce très beau tapis tissé est la seule illustration que j'avais pour cette partie du monde. Il est suspendu à un de nos murs : trop beau pour marcher dessus, et les tapis tissés sont beaucoup plus fragiles que les tapis noués.]

12 août 2008

Vide

À Paris, c'est la semaine creuse. Tout le monde est parti ou presque ; tout est rangé, en attendant les grands retours.


Port d'Aubervilliers, juillet 2008.

Tout le monde est parti, mais pas nous. On garde la maison, ne vous en faites pas.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

11 août 2008

Tourisme

Mon lieu de vacance cette année : la première destination touristique du monde. Oui Messieurs-Dames !


Boulevard Poissonnière, Paris 9e, 12 juillet dernier.

Bon, c'est vrai, il se trouve que j'y ai mon domicile, et mon travail. Il se trouve aussi que je ne sors guère de chez moi que pour acheter des couches ou pousser le landau jusqu'à un square...

Mais n'empêche.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (exposé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

10 août 2008

Évidemment

Évidemment, en ce moment, la maison, ce n'est pas tout tiré au cordeau. Il y a d'autres priorités... Le seul bricolage que j'ai réussi à faire ces derniers jours : poser un crochet dans la salle de bain pour suspendre la baignoire du petit. Et tout le reste est à l'avenant.

D'un autre côté, on n'en est pas non plus là :


Poste d'aiguillage abandonné près des voies de la petite ceinture, boulevard Poniatowski, Paris 12e.

Pour le reste : lire des romans policiers, c'est la seule activité intellectuelle que j'arrive à fournir. La lecture de monographies historiques n'est guère compatible avec le manque de sommeil... En guise de compensation, j'ai écrit une entrée longue comme un jour sans pain dans ma rubrique cartographique.

Dans une semaine, je retourne travailler. Pas envie : je vais rater plein de biberons, moi, du coup !

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]

09 août 2008

Vignoble de banlieue

Après les vergers du Sénat, des vignes dans un coin de banlieue encore rouge. Souvenir du temps où l'Ile-de-France était un haut lieu de la production vinicole française - sans doute plus en raison des débouchés locaux que pour la qualité des produits, il faut bien le dire.

Ces vignes-là, à l'entrée du parc des Cormailles, dans le bas d'Ivry, n'ont sans doute pas tout à fait assez d'ensoleillement pour produire beaucoup de raisin, qu'il soit rouge ou non. Mais qu'importe : c'est toujours de la vigne.


21 juillet 2008 vers 19h, entrée du parc des Cormailles, avenue Danielle Casanova, Ivry-sur-Seine.

Et chez nous ? Eh bien, on vit au rythme des biberons et des rendormissements ; on est crevés, on est heureux. On fait pire, comme vacances.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]

07 août 2008

Une lieue : Maurice Thorez

Il y a dans la petite couronne un monument méconnu : la cité Maurice Thorez, à Ivry-sur-Seine. Brique rouge pour banlieue rouge : de l'habitat collectif qui ne se cache pas, qui crie bien haut qu'il est collectif.


Ivry-sur-Seine : la cité Maurice Thorez vue du parc des Cormailles, 21 juillet 2008.

D'accord : un petit peu stalinien, comme architecture. Le Parti l'était aussi un peu, dans ce coin-là. Mais le projet n'est pas sans mérite : pourquoi le logement social devrait-il se cacher, se faire oublier dans le paysage ? Cachez ces pauvres que je ne saurais voir. Reste que j'ignore comment on y vit. Le clocheton s'élève gaillardement, dominant zones industrielles et voies ferrées, mais l'intérieur est-il à la hauteur ? Je n'en sais rien.

Ceci dit, ce quartier ne donne pas comme les cités géantes du Nord parisien ou de l'Essonne l'impression d'être fermé au monde. On peut, à pied, aller faire ses courses ou prendre son train - ou se promener dans le parc tout neuf, réalisé sur un parking d'autocar abandonné. Et d'où l'on a une vue imprenable sur la falaise rouge de la cité Maurice Thorez.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.7]

05 août 2008

Le verger des sénateurs

L'été à Paris, on peut aussi aller regarder murir les fruits au jardin du Luxembourg - un blog ami le rappelait récemment.


Jardin du Luxembourg, Paris 6e, 17 juillet 2008.

Pour être honnête, on aura un petit peu de mal à voir les nuances de peau des pommes et des poires qui poussent dans ce petit verger, au coin Sud-Est du jardin : chaque fruit est emballé dans un petit sachet individuel de papier. Est-ce pour les préserver de la voracité des étourneaux sansonnets qui ont leurs quartiers d'été dans le quartier latin, ou pour une raison intrinsèquement horticole ? Le débat fait rage.

Par ailleurs, les toucher ou les goûter vous sera difficile, puisque les vergers sont protégés par des grilles de la voracité d'autres bipèdes (mais sans ailes ni plumes) ; les renifler sera délicat pour la même raison, sauf à disposer d'un appendice nasal considérable - mais gare dans ce cas à la piqure des abeilles des ruches voisines (qui sont d'ailleurs des ruches écoles, si certains d'entre vous ont une fibre apicole). Il ne vous reste donc plus qu'à les écouter.

- Et pendant tes vacances, tu as fait quoi ?
- Je suis allé au Sénat, écouter des poires.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

04 août 2008

Sur les Grands Boulevards (nocturne)

Sinon, les Grands Boulevards et les stations de métro sont aussi visible le soir. Étonnant, non ?


Métro Bonne Nouvelle le 12 juillet, entre chien et loup (20h ? 21h ?).

À part ça, on tien le coup. J'ai de vagues souvenirs de dormir toute une nuit d'un seul trait, il y a longtemps ; très surfait, finalement : j'aime mieux maintenant.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (exposé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

03 août 2008

Sur les Grands Boulevards

La photo d'hier aurait été parfaite pour célébrer un nouveau marronnier de l'été, qui occupait beaucoup les radios ce matin : l'anniversaire du Vélib'. Mais comme je n'aime pas les noms bidons avec des apostrophes dedans, que je n'emploie pas ce moyen de locomotion (je suis trop habitué aux vrais vélos pour pouvoir en faire) et que finalement le seul usage que j'en ais, c'est d'esquiver le vélibriste décérébré dans les rues de Paris, et ce que je sois à pied, en voiture, en scooter et même en vélo, je ne vois pas ce qu'il y aurait à célébrer là dedans.

Je n'emploie pas beaucoup non plus le métro ces temps-ci (le seul endroit pourtant où l'on ne risque pas la collision avec un Vélib') ; n'empêche, je ne suis pas mécontent qu'il apparaisse sur mes photos. Même si ce n'est que les poteaux indicateurs des stations - qu'on n'a heureusement pas relooké récemment. Sinon, de toute façon, dessus, ce serait marqué « mEtr'0 « ou quelque chose comme ça, à l'initiative d'un brainstorming de consultants en communication tout juste bons à griller des feux en Vélib'.


Boulevard de Bonne Nouvelle, 21 juin 2008 en fin de matinée.

En tout cas, quand je me promène sur les Grands Boulevards (comme dit la chanson), ce sont bien les seuls éléments de mobilier urbain qui attirent mon regard et, à l'occasion, mon objectif. Ah, non, les fontaines Wallace, aussi. Et peut-être quelques vieux urinoirs, s'il en reste.

Tiens, à propos de renommage, la seule station de métro qui ait changé de nom récemment, c'est la suivante : Rue Montmartre, qui prétend maintenant s'appeler Grands Boulevards - sous prétexte semble-t-il que les touristes descendaient là pour aller au Sacré-Cœur, ce qui leur donnait loisir de traverser la totalité du neuvième arrondissement et une partie du dix-huitième. La solution s'imposait : remplacer un nom insuffisamment précis par un autre qui l'est encore moins, puisque, somme toute, le nom de Grands Boulevards peut s'appliquer à toute la partie Nord de l'ancienne enceinte de Philippe-Auguste, de Bastille à Concorde... Faut pas chercher.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax Auto 110, pellicule Fuji Superia 200 (format 110)]

02 août 2008

Sommeil d'été

Nous entrons ce week-end dans la saison des congés annuels, des fermetures pour vacances, du ralenti généralisé : le sommeil d'août. Du coup, la ville est comme décalée, pareille mais pas pareille...


Rue d'Enghien, juillet 2008.

Pour ma part, je suis en congés. Mais pour autant, je ne peux pas dire que je dorme beaucoup... Petit à petit on trouve ses marques ; la journées n'est plus rythmée par les heures mais par les biberons. La nuit aussi.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Ilford HP5+ (exposé à 800ISO), objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

01 août 2008

Août à Paris

Après juillet à Paris, août à Paris. Tout le monde s'en va. D'ici quelques jours, il n'y aura plus personne.


Port d'Aubervilliers, juillet 2008.

Mais nous, on reste ! S'il n'en reste que trois, nous seront ceux là.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

31 juillet 2008

Vie de famille

L'hôpital (y compris la maternité), c'est somme toute un lieu dont il fait bon sortir. Et ce quel que soient les qualités de l'établissement et de son personnel, qualités que j'ai déjà vantées par ailleurs.


l'hôpital Robert Debré dans les derniers rayons de soleil avant-hier soir.

Toute la petite famille est rentrée dans son petit chez soi maintenant. Comme disait l'autre, c'est là que ça se corse !

Allons vite grappiller quelques heures de sommeil...

Le Plume vous salue bien.

30 juillet 2008

Une lieue

J'ai bien sûr d'autres priorités pour le moment, mais n'empêche : je garde dans un coin de tête un projet photo - disons plutôt un thème, une ligne directrice : une lieue. Il s'agit d'explorer de manière un peu systématique l'espace compris dans la lieue de ban, la ban-lieue, soit 3,5km environ autour des limites de Paris.


Le boulevard périphérique du côté de la porte du Pré-Saint-Gervais, lundi après-midi.

Ça donne de bonne raison de se promener et de faire des photos, en essayant de ne pas se montrer indiscret évidemment. Il ne s'agit pas de traiter « la banlieue » comme une espèce de jungle hostile mais plutôt, au contraire, de voir comment la ville se prolonge au delà de ses limites.

Les deux derniers rouleaux que j'ai récupérés (celui du MZ-5n de la semaine dernière et celui du MX que je suis allé chercher aujourd'hui) contiennent quelques images sympa pour commencer cette série, tirées de mes balades à Aubervilliers et à Ivry... Il y a encore de quoi faire.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, film Fuji Reala 100, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

28 juillet 2008

Pendant ce temps l'été

Et pendant qu'on ne regardait pas l'été c'est installé sur Paris.


Pèche à la ligne sur le canal Saint-Denis, prise du dessous du boulevard MacDonald, Paris 19e, 14 juillet dernier.

On excusera un certain tropisme vers le dix-neuvième arrondissement de Paris... J'y suis allé beaucoup ces temps-ci.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

27 juillet 2008

Et d'autres matins, et d'autres soirs...

Régularité de ce blog non garantie ces jours-ci. Vous comprendrez, voudrez bien excuser, etc.


Coucher de soleil depuis la terrasse de l'hôpital Debré tout à l'heure.

Ça va bien, mais les journées sont chargées. Du coup, dans les jours qui viennent, vous aurez surtout des photos sans paroles, ou presque.

Le Plume vous salue bien.

25 juillet 2008

Il y eut un soir, il y eut un matin

Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.
Genèse, I, 5 (trad. L. Segond).

Et sans vouloir me la péter, je vois que tout ça est très bon.


Hôpital Robert Debré, côté est, jeudi matin, vers 6h.

Au delà de la satisfaction et des éventuelles inquiétudes des tout nouveaux parents que nous sommes, il y a quelque chose qui mérite d'être dit : je suis vraiment impressionné par la manière de travailler du personnel hospitalier - très, très loin de la caricature qu'on en fait volontiers. Des journées de douze heures dans le stress continu, en sous-effectif permanent, en faisant malgré tout un boulot super et en réussissant, dans ces conditions-là, à rester gentil et chaleureux à l'égard des patients : voilà ce que nous constatons dans les services du gros paquebot blanc qu'est l'hôpital Robert Debré.

Voilà : il paraît qu'on ne parle pas des trains qui arrive à l'heure ; l'équipage du paquebot mérite bien qu'on lui tire son chapeau.

Le Plume vous salut bien.

Une note à lire en écoutant : Béla Bartók, suite paysanne hongroise pour flute et orchestre à corde (arr. Paul Arma).

24 juillet 2008

Et voilà...

J'essaye sur ce blog d'éviter trop d'autobiographie ; d'éviter plus encore de parler de tierces personnes qui ne m'ont rien demandé. Et pourtant...


6h30 ce matin : le soleil levant repeint en orange le béton de l'hôpital Robert Debré.

Et pourtant, je ne peux pas ne pas vous dire que je suis depuis cet après midi l'heureux papa d'un petit garçon. Suivant la formule consacrée, la mère et l'enfant se portent bien.

Une naissance, quoi de plus universel - après tout, nous sommes tous passés par là. Et pourtant : quoi de plus unique. Comme ce petit bonhomme qui vient partager notre vie.

Le Plume vous salue bien.

23 juillet 2008

Tubes à essais

Une des caractéristiques du bâtiment Lavoisier, ce sont ces couloirs transversaux en forme de tuyaux qui relient les deux ailes du bâtiment. Des tubes, pour des chimistes, c'est plutôt approprié.


Bâtiment Lavoisier, rue Jean de Baïf, Paris 13e, la semaine dernière.

Du coup, ça m'a fait penser que j'avais quelques manips à faire sur les équipements actifs de ce bâtiment, à faire en dehors des heures ouvrables. Je fais ça vite fait : travailler en pyjama, finalement, j'aime bien.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, objectif SMC Pentax-M 135mm f:3.5]

22 juillet 2008

Marqué la poste

Ce n'est pas parce que j'ai plein de photos à vous montrer que j'arrête d'en prendre. Surtout qu'on se doute que, pour la lumière, on risque d'être moins bien lottis dans six mois...

En fin de journée : le meilleur moment pour prendre des photos en été. Ou alors, au petit matin, mais ça, ça n'a jamais été trop mon truc. Du coup, hier, en rentrant du boulot, petit tour de l'autre côté du périph', vers Ivry ; au retour, pause sur un de mes terrains de chasse favoris, le boulevard Poniatowski (malgré son nom) et le faisceau de voies de la gare de Lyon.


Le faisceau de la garde de Lyon vu du boulevard Poniatowski hier soir.

Les trains postaux n'existe plus, avec leurs voitures aménagées pour le tri. Sauf erreur de ma part, les seuls trains qui subsistent sur lesquels se soit marqué « La Poste », ce sont ces rames qui assurent le transport du courrier entre Paris et le Sud-Est de la France. Ça vaut bien une photo, surtout quand un cheminot à la bourre se fait un semi-marathon entre les voies...

Sinon, pas mal de photos prises avec le Pentax MX ; on verra ce que ça donne quand le rouleau sera terminé, rembobiné, remballé, développé et tiré. Mais on ne ferait pas de photos si ce n'était que le résultat qui compte.

Le Plume vous salue bien.

[comme d'habitude, pas de précision = photo prise avec le Canon Ixus 400]

21 juillet 2008

Point de vue

Un nouveau bâtiment change le paysage ; si vous pouvez y accéder, il vous donnera égalementde nouveaux points sur ce qui l'entoure. Le bâtiment Lavoisier avait un avantage supplémentaire : alors que j' m'y activais pour mettre en place le réseau informatique, il me fallait justement essayer mon dernier appareil photo...


L'école d'architecture (ancienne usine SUDAC) vue du bâtiment Lavoisier.

Disons-le tout net : ce bâtiment a sûrement ses inconvénients - l'un d'entre eux étant le vent violent qui le traverse ; ça évitera les dépaysement à nos chimistes fraîchement arrivés de Jussieu. Mais c'est un terrain de chasse fabuleux pour le photographe !

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

20 juillet 2008

Dimanche

Un dimanche.

Mettre de l'ordre dans mes cartes, en profiter pour réveiller le weblog que je leur consacre et sur lequel je n'avais pas écris depuis un an et demi.

Et puis pendant que j'y étais, j'ai aussi causé de mon objectif préféré dans ma rubrique photo. Il faudra que j'alimente ma rubrique historique, un de ces jours.


Lac des minimes, bois de Vincennes, 14 juillet, 18h30.

Un dimanche.

Petit déjeuner tard avec des croissants bien frais. Déjeuner tard aussi, et prendre le thé en fin d'après-midi. Causer au téléphone aux parents. Regarder un épisode de CSI en DVD après dîner.

Perdre son temps l'après-midi. Regarder des gens faire du vélo à la télévision ; se dire qu'on aurait dû faire pareil (mais moins). Relire un roman policier de Robert B. Parker, déjà lu plein de fois.

Prendre son temps. Se sentir bien chez soi.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

19 juillet 2008

Noisy-le-Sec

Récupéré ce soir le premier rouleau du Pentax MZ-5n. Quelques bonnes photos là dedans, suivant mes critères en tout cas. Et la suite de mes photos de lundi dernier, puisque c'est le boîtier que j'avais embarqué dans ma sacoche de guidon.


Avenue de Bobigny à Noisy-le-Sec, 14 juillet, 17h45.

Noisy-le-Sec, j'aime bien, comme nom. Paradoxalement et malgré ce nom, la commune est traversée par le canal de l'Ourcq ; possible cependant qu'avant qui'il y ait ce canal, il n'y ait guère eu d'eau. C'est surtout une gare de triage : les habitués n'ignorent pas que ce sont des lieux où j'aime bien laisser traîner mes objectifs.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax MZ-5n, film Fuji Pro 400H, zoom SMC Pentax-F 35-80mm 1:4-5.6]

18 juillet 2008

On ferme ! (ou bien ?)

Vendredi soir : on baisse le rideau, on ferme la boutique, c'est le week-end. D'ailleurs, à en juger par la circulation parisienne à une heure pas si tardive, c'est toute la ville qui ferme pour congés annuels... Allez-y, allez-y ; on ne vous retient pas.


Rue de Cléry, 22 juin dernier.

Et puis : puisque les cadenas qui ferment l'accès au chantier du bout de la rue de Cléry sont joliment marqués d'un petit cœur, mes meilleurs vœux aux tout nouveaux pacsés que l'on fêtait à la maison ce soir. Placer une relation sous le signe de la République, quelle que soit la forme que ça prend : un choix d'autant plus significatif que, justement, c'est un choix.

Faire état publiquement de ce que l'on déclare constituer, suivant un mot très ancien, un foyer : sous la forme du mariage, le seul acte d'état-civil qui soit sur la base du volontariat. Le pacte civil, quoi que civil, n'entre pas dans le cadre de l'état du même nom ; c'est dommage, mais s'il fallait ça pour faire avaler la pilule (si l'on peut dire) à quelques grincheux, eh bien - c'est mieux que rien.

Bref, pour couper court aux ratiocination : mes félicitations !

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax Auto 110, pellicule Fuji Superia 200 (format 110)]

17 juillet 2008

Le retour de l'Auto 110

Récupéré ce matin la dernière pellicule prise avec le Pentax Auto 110 - appareil reflex miniature à objectif interchangeable, un tout petit qui marche comme les grands. En toute rigueur, ce n'est pas tout à fait un retour, puisque ce rouleau est le premier réalisé avec un autre Auto 110 que les précédentes, ùmais ne pinaillons pas : celui-ci est rigoureusement identique à son prédécesseur, mais en peilleurs état.


Jussieu, le 13 mai dernier.

Les esprits chagrins me feront remarquer que les photos prises avec un bon 24×36 sont bien plus précises. Et ils auront raison, ce qui explique d'ailleurs que je fasse principalement du 24×36. Mais les photos au format 110, elles ont du ca-ra-ctère, ah, mais. Noter par ailleurs que l'image sur la pellicule déborde le cadre pré-imprimé (une des bizareries du format 110), raison pour laquelle je scanne toujours ces négs plus large que l'image standard. D'où l'effet de bord de cadre, variable suivant le fabricant de la pellicule. Ici, c'est Fuji ; chez Ferrania, ça donne du jaune en inversé, et chez Kodak, du vert. Moi je trouve ça rigolo.

Quant au rhabillage de la tour centrale, il a dû bien progresser depuis, mais je n'en sais rien : j'y suis passé aujourd'hui mais suis allé directement dans un obscur sous-sol, sans passer pr la case départ.

À propos de départ, je vous parlais dimanche dernier de la possibilité pour le vainqueur de l'étape cycliste du jour d'échouer à un examen d'urine ; apparemment, c'est fait. Ricardo Ricco aura poussé un peu trop loin l'imitation de son idole, Marco Pantani, un grand nom de l'histoire de la topette. Bah, ça fait de l'animation, tout ça!

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : Erik Satie, Croquis et agaceries d'un gros bonhomme en bois.

[boîtier Pentax Auto 110, pellicule Fuji Superia 200 (format 110), objectif 70mm f:2.8]

16 juillet 2008

Da capo

Da capo : Sur une partition, indique le retour aux premières mesures ; j'y ai repensé en regardant la partition d'une cantate de Bach - je ne dis pas « en déchiffrant   parce que je suis d'une nullité crasse en solfège ; c'était surtout au paroles que j'en avait. Dans les Aria (par opposition aux récitatifs, plus riches en textes et plus pauvres en musique), il n'est pas rare que les deux tiers de la partition soient joués deux fois. La musique baroque n'a pas peur de la répétition ; la prochaine fois qu'un grand-oncle grognon se plaint de la médiocrité des paroles des chansons « de maintenant », répondez lui qu'on peut faire tout un air (six minutes environ) avec un texte de dix-huit mots. Évidemment, pour ce qui est de la musique, c'est autre chose.


Quelques plantes à nos fenêtres, mai 2008

Da capo : les débuts sont pour bientôt.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : J.-S. bach, Amore traditore, cantate profane pour voix de basse et clavecin obligé, BWV203.

[appareil YashicaMat 124G, film Fuji Neopan 400, filtre vert]<§p>

15 juillet 2008

Portes, portique et photographie

Pas encore fini mon rouleau d'hier - pas vraiment eu le temps de prendre des photos aujourd'hui ; tout juste eu le temps de me faire prendre en photo (par le radiologue, et pour pas grand chose). La liste des pellicules entamées commence d'ailleurs à s'allonger :

  • Dans le Voigtlander, un rouleau 120 Ilford HP5+ commencé le 10 juin ;
  • dans le Pentax MX, une Fuji Reala 100 depuis le 17/06 ;
  • dans le ME Super, une Ilford HP5+ (exposée à 800ISO) depuis le 20/06 ;
  • dans l'Auto 110, une Kodacolor 400 (format 110) depuis le 28/06 ;
  • enfin, dans le MZ-5n, une Fuji Pro400H depuis le 9 juillet.

Les deux 6×6 et le Pentax MZ-10 sont à vide, mais quand même, ça fait déjà du monde.

En attendant de faire faire fortune à mon labo habituel, une autre photo du port d'Aubervilliers, prise tout près de celle d'hier, avec le Canon Ixus 400 elle aussi.


Port d'Aubervilliers, 14 juillet 2008.

Comme je le disais , je n'en ai pas fini avec ce petit coin de proche banlieue, et plus généralement aver les mille premiers mètres au delà des limites de Paris.

Le Plume vous salue bien.

Une note écrite en écoutant : Scherzo et rondo de la sonate pour piano de Franz Schubert en la majeur, D.959.

14 juillet 2008

Le jour du quatorze juillet

Comme le chantait Brassens :

Le jour du quatorze juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui reste au pas
Cela ne me regarde pas

Ceci dit, n'étant pas (ou plus) particulièrement antimilitariste, il m'est arrivé de regarder le défilé à la télévision - histoire de regarder mes impôts se promener, quoi. Après tout, c'est un peu mon armée à moi, pour 1/60.000.000e.

Mais là, cette année, non, pas moyen. Les rodomontades de notre minuscule monarque, qui tend de plus en plus vers le Roi Carotte d'Offenbach, ne m'amusent plus ; elles m'inquiètent. Le voir caracoler avec sa Jackie Kennedy à la petite semaine, merci, mais non merci.

J'ai donc cru me lever suffisamment tard pour que tout ça soit terminé (on m'a toujours dit qu'à l'armée, on ne faisait rien, mais on le faisait tôt) mais le bruit des avions au moment de sortir chercher les croissants m'a détrompé. Pas grave, j'ai pris tout mon temps pour acheter nos viennoiserie (j'ai même fait un détour pour aller acheter une poubelle neuve, c'est dire) et déguster pour les déguster.

Et puis, en après-midi, je suis sorti pratiquer deux hobbies à la fois : le vélo et la photo, avec le Canon Ixus 400 et le Pentax MZ-5n (ma dernière acquisition) dans la sacoche de guidon - qui avait tendance à prendre de la bande, mais qu'importe. Et je suis retourné du côté du port d'Aubervilliers, un terrain de chasse très superficiellement exploité fin mai.


Port d'Aubervilliers cet après-midi.

Après ça, retourné vers mon bois de Vincennes habituel, par la banlieue : Aubervilliers, Pantin, Bobigny, Noisy-le-Sec, Romainville (la côte de Romainville, c'est pas le Tourmalet, mais n'empêche...), Montreuil et Vincennes. Photos à l'appui, bien sûr. La petite couronne mérite bien plus l'attention des photographes que les petites têtes couronnées.

Le Plume vous salue bien.

P.S. : pour clôturer la fête nationale, un concert d'un ringardisme record avait été offert à la populace (qui ne méritait pas ça) place du Champ de Mars. Le podium Ricard des plages en plein Paris, manquait plus que ça.

13 juillet 2008

Cyclisme par procuration

Le seul moment de la journée où j'ai failli passer à l'action, c'est quand l'idée d'aller faire du vélo m'a effleuré. Mais de gros nuages noir m'ont rappelé à la raison, et j'ai allumé la télé pour regarder d'autres gens faire du vélo à ma place. Après tout, ils sont payés pour, eux.


Circuit de Vincennes, 10 mai 2008.

Ces Messieurs se sont donc promenés à vive allure dans les cols des Pyrénées (j'ai monté le Peyresourde une fois, j'ai cru que j'allais y laisser ma peau), ce qui garantit de jolis paysages, même par mauvais temps. Victoire d'un petit jeune plein d'avenir, s'il n'échoue pas à un examen d'urine. Mais quelle importance ?

Ça c'était pour les Circense ; côté Panem, la journée n'était pas mauvaise, non plus.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax Auto 110, film Ferrania Solaris 200 (format 110)]

12 juillet 2008

Cantates

Je poursuis mes explorations musicales, toujours avec la même absence de méthode : procéder soit par hasard, soit par continuité. Avec pour changer de la musique chantée, un truc qui ne date pas de la dernière pluie : des cantates de Bach (Jean-Sébastien) pour voix de basse, chantées par Karl Mertens et jouées par le Amsterdam Baroque Orchestra and Choir, dirigé par Ton Koopman.


Église Saint-Pierre de Chaillot, Paris 16e.

Un assortiment de cantates religieuses et profanes - avec une nette dominance de religieux, l'était payé pour, le Jean-Sébastien). Comme entrée en matière à la musique lyrique, ça se pose là. Enfin, entrée en matière, pas tout à fait, j'avais quelques rudiments - mais la musique chantée de Bach, dans ça complexité, s'impose avec une telle évidence qu'on se dit : voilà, c'est donc ça, le chant !

À part ça aujourd'hui, du repos, et des photos à la brune dans le neuvième arrondissement, et bien d'autres choses qui n'ont pas leur place ici. Mais tout est mélange de sacré et de profane, finalement.

Le Plume vous salue bien.

Une note à lire en écoutant : J.-S. Bach, cantate « Der Friede seit mit dir » (BWV 158).

[Pentax ME Super, film Fuji Pro 400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

11 juillet 2008

Un Condorcet s'annonce

Alors qu'avec la mise en service des bâtiments Lamarck et Lavoisier, la première phase du campus PRG se termine, un nouveau projet démarre : celui du campus Nicolas de Condorcet, entre Aubervilliers et la porte de la Chapelle, dans les friches industrielles bordant les voies ferrées. Un projet qui associera l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dont les centres de recherches sont dispersés aux quatre coins de Paris et dont les locaux craquent de partout ; l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS), dont la principale implantation, à la maison des sciences de l'homme du boulevard Raspail, doit fermer pour désamiantage  et l'école pratique des hautes études, ancienne maison mère de l'EHESS, actuellement dispersée dans tout Paris.


Aubervilliers, quai des Vertus, 31 mai 2008.

J'avoue avoir de nombreux doutes sur ce projet - déjà, le fait que l'EHESS soit dedans, ce n'est pas forcément un gage de dynamisme... Et puis, ça n'est un projet que sur le papier - dès que l'on regarde d'un peu près, il s'agit bien de deux projets, l'un dans le Nord-Est parisien et l'autre à Aubervilliers ; entre les deux, pratiquement un kilomètre de no man's land. Mais bon, on verra bien, et j'aurais sûrement l'occasion de vous en reparler abondamment. LMe projet, dèjà financé par le contrat de plan État-région, l'est de nouveau (on l'a appris aujourd'hui) dans le cadre du plan Campus, ce qui est sans doute bon signe.

Ceci dit, ça donnera l'occasion de se promener au bord du canal Saint-Denis ; de baguenauder par exemple sur le quai des Vertus. Notons pour terminer sur une nite légère que celui-ci est comme il se doit parallèle au boulevard Félix Faure, dont le séjour à l'Élysée c'est achevé par un décès subit dans les bras (si l'on peut dire) de sa maîtresse. Ce qui lui valut cet « éloge » funèbre de Clémenceau : Il voulut être César ; il ne fut que Pompée.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Pro 400H, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

10 juillet 2008

Un Lavoisier se termine...

La première tranche du campus PRG se termine : le dernier bâtiment du lot se remplit progressivement ; il s'agit du bâtiment Lavoisier, qui héberge comme il se doit l'UFR de chimie et les laboratoires circonvoisins. La décollation est facultative.


Bâtiment Lavoisier, rue jean de Baïf, Paris 13e, 11 avril 2008.

L'installation du réseau dans ce bâtiment était en principe à la charge d'un collègue, qui est hélas parti en vacance de manière un peu anticipée et ce, il faut bien le dire, pour des raisons indépendantes de sa volonté. L'un des présents a donc dû récupérer ce chantier - en l'occurrence, moi.

Résultat, une grosse charge de travail, puisque cela s'ajoute aux travaux déjà prévu. Et un petit peu de fatigue il faut bien le dire. Mais il y a des compensations : ce bâtiment, proche du boulevard Masséna et voisin de l'école d'architecture, offre plein de perspectives nouvelles vers mes chantiers favoris. Dommage que je n'ai pas encore trop eu le temps de les exploiter, mais mon heure viendra.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, SMC Pentax-M 35mm f:2.8]

09 juillet 2008

Au delà du périphérique

Moi pour qui le périphérique était une frontière plus ou moins abstraite, voilà que je commence à m'y habituer... D'abord, pour des raisons variées, je l'emprunte plus souvent que d'habitude en ce moment. Et puis, ce soir, je l'ai même traversé. Si, si ! Je suis même allé nettement au delà !


Porte de Charenton, dimanche 10 mai 2008, en début de soirée.

En fait je l'ai même un peu trop traversé : j'allais vers Vitry, avec notre vaillante voiture automobile ; arrivant de la voie Mazas, j'aurais dû prendre un bout de périphérique intérieur, comme toute ces voitures que l'on voit peiner à l'insertion sur gauche de la photo, histoire de rejoindre la porte d'Italie... Mais le temps de doubler un camion, et je me suis retrouvé sur l'autoroute de l'Est. Et suis donc passé à vive allure sous le périph', alors que j'aurais dû être dessus. Pas grave, j'ai pu me livrer à un de mes passe-temps favoris : me paumer du côté d'Alfortville. Et profiter des paysages industriels de la petite couronne dans les derniers rayons du soleil couchant... Sans prendre de photo, vu que j'étais un tantinet à la bourre, du coup. Et de toute façon je n'avais pas d'appareil. La prochaine fois !

Couché, maintenant, le soleil, il l'est. Et je ferais bien de faire de même.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax Auto 110, film Ferrania Solaris 200 (format 110)]

08 juillet 2008

Au coin du bois

Dans le style thème et variations, les mêmes arbres qu'hier, à peu près au même moment, mais sous un angle différent et avec un autre appareil...


Louannec, début mai 2008, fin de journée.

Résultat complètement différent : dans un cas, un rideaux de branches nues, dans l'autre un bois - sombre, presque inquiétant. Avec une diagonale vers l'obscur, à gauche de la photo.

C'est là que s'ouvrait le passage qui permettait d'aller voir les cousins dans la maison d'à côté (on en a ouvert un autre depuis, plus commode). Dans un sens ou dans l'autre, on on passait pendant quelques instants derrière une haie, se coupant ainsi du monde des vivants, avec devant soi un noir chaos végétal descendant en pente raide au delà du champ de vision... J'avoue que, gamin, je n'étais pas rassuré de passer par là la nuit. Et ce alors même que la faune de ces bois se limite à quelques renards un chevreuil occasionnel et un petit peuplement de hulottes.

En tout cas, je trouve que cette image ci, du fait de sa composition, de la lumière du caractère assez soft des foldings allemands des années 50 rend plutôt bien cette inquiétude là.

Le Plume vous salue bien.

[appareil Voigtlander Bessamatic I, objectif Vaskar 105mm f:4.5, film Ilford HP5+]

07 juillet 2008

Déplumé

J'avais annoncé hier que je serai en pleine forme pour commencer la semaine aujourd'hui ; rassurez vous, il n'en a rien été. Plutôt que dans une forme estivale, j'étais plutôt déplumé comme un arbre avant la repousse des feuilles...


Louannec, fin de journée, début mai (le printemps arrive tard sur les versants Nord).

D'un autre côté, derrière ce rideau d'arbre, il y a la mer. Le bruit des galets qui roulent à marée haute. Tout ça.

Le Plume vous salue bien.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, pellicule Fuji Acros 100]

06 juillet 2008

Migration intérieure

Rien à voir avec les migrations massives et saisonnières vers le littoral : ma migration à moi n'est pas un changement d'adresse, même temporaire ; après nos bibliothèques, c'est mon bureau qui passait d'un bout à l'autre de l'appartement. Ce qui, compte tenu (a) de la taille et du poids de ma table de travail et (b) de tout ce qu'il y avait dessus, n'était pas une mince affaire.


L'ancienne route 66 traverse la voix ferrée du côté de Vidal, San Bernardino County, California, août 2004.

Du coup, j'ai terminé en une soirée la réécriture de mon article de Copenhague, qui me turlupinait depuis dix jours. Changement d'herbage réjouit les veaux, et tout ça.

Sinon, pas de blog hier, une migraine vicelarde et inhabituelle m'ayant tenu éloigné de l'ordinateur. Ça va beaucoup mieux aujourd'hui ; ça ira carrément bien demain pour aller travailler. La vie est bien faite.

Le Plume vous salue bien.

04 juillet 2008

Fantaisies, etc.

Tout d'abord, pour commencer le week-end, une photo de mer, c'est bien le moins. Surtout quand on voit des voitures chargées de bouées-canard et de VTT se ruer vers les bouchons. Même si, pour me consoler, la Madame me fait voir, sur l'écran de télévision, un Drucker en polaire accompagné d'une starlette frigorifiée sur le podium brestois du Tour de France...

Une photo de mer, mais pas prise de n'importe où : des bancs de granits sur lesquels se jucher pour regarder monter la mer, remplissant une mare, puis l'autre. Jusqu'à venir vous lécher le bout des pieds... Un paysage pour tous les âges de la vie, je crois. De la mienne en tout cas.


La grève de Louannec, 6 mai 2008 ; au fond, la pointe de Port l'Épine, à Trélévern.

(Pour ceux qui veulent le reste du panorama, j'ai posté en mai dernier la vue du même endroit, mais de l'autre côté, et une vue au grand angle, tout droit, mais quelques centaines de mètres plus à l'ouest.)

Après les images, la musique : j'avais compilé pour un ami quelques morceaux de Schubert ; l'idée, c'était d'avoir des morceaux plutôt joyeux, printaniers peut-être même. Trois fantaisies et des morceaux plus courts à titre d'interlude.

  1. Fantaisie pour piano à quatre mains en fa mineur D.940, par Murray Perahia et Radu Lupu ;
  2. Pour chanter sur l'eau, lied, D.774, transcription pour violoncelle, par Anne Gastinel (violoncelle) et Claire Désert (piano) ;
  3. Fantaisie pour piano en ut majeur « Wanderer », D.760, par Paul Badura-Skoda (sur pianoforte) ;
  4. Der Musensohn, lied, D.764, par Jessye Norman (soprano) et Phillip Moll (piano) ;
  5. Fantaisie pour piano et violon en ut majeur, D.934, par Szymon Goldberg (violon) et Radu Lupu (piano).

Résultat : cette playlist, je l'écoute en boucle depuis le début de la semaine. Et j'ai bien l'intention de continuer.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Reala 100, SMC Pentax-M 50mm f:1.4]

03 juillet 2008

Du fer partout

Plus je regarde les chantiers, plus je vois du fer. Un mur, une dalle en béton, ce sont des quantités considérables de fer à béton ; d'ailleurs, on met beaucoup plus de temps à préparer, couper, au besoin souder les fers qu'à couler le béton - ça, c'est l'histoire de quelques minutes ou quelques heures.

Et puis, si vous regardez pousser un immeuble, c'est un signe qui ne trompe pas : tant que les fers dépassent en haut des murs, c'est qu'ils sont encore susceptibles de s'élever. De là à dire que les murs bourgeonnent...


Sur le chantier du futur jardin, rue Thomas Mann, Paris 13e, mardi dernier.

Si les treillis déjà soudés peuvent évoquer une grille, les barres seules, liées en fagots, me rappellent un bien ancien produit : le fer en verges, un produit intermédiaire fondamental de la métallurgie ancienne.

Le fer, une fois affiné, était conditionné en barres ; d'ailleurs, les sources anglaises utilisent bar iron comme synonyme de wrought iron. Mais ces barres, de section rectangulaire, ne s'utilisaient que rarement en l'état. Différents ateliers se chargeaient de de ces transformations, souvent au voisinage de l'affinerie ou forge à battre. La platinerie, par exemple, pour fabriquer (par martelage) de la tôle, mais surtout la fenderie, extrêmement répandue dans nos régions.

La fenderie, c'est quoi ? C'est un dispositif mu par une ou plutôt deux roues hydrauliques qui permet d'abord d'étirer et d'aplatir la barre, préalablement chauffée - un peu comme un laminoir, mais sans avoir bien sûr la précision et la puissance des trains de laminoir d'aujourd'hui ; ensuite, par des systèmes de roues à gorge, de la découper dans le sens de la longueur. On obtient ainsi, à partir d'une unique barre, un paquet de « verges » - des tiges de section réduite et plus ou moins carrée (disons, un peu plus ou un peu moins d'un centimètre) Ces verges étaient conditionnées en bottes pour être revendues.

Quel intérêt, me direz-vous ? Eh bien, c'est que ces verges pouvaient à leur tour servir de matériau à des artisans, travaillant dans des ateliers plus modestes - en particulier les cloutiers. C'est que, dans la construction en bois, il faut du fer, pour faire tenir tout ça ! Les fouilles de sites médiévaux, y compris du Moyen-Âge ancien (comme les fameux chevaliers pêcheurs du lac de Palladru) mettent au jour des quantités importantes de clous, à des époques que l'on voudrait croire techniquement ineptes...

Sans fenderie, pas de clous ; sans clous, pas de grange. Et de la même manière, sans laminoirs, pas de fers à béton ; sans fers à béton, pas de béton ; sans béton, pas de pont, d'immeubles ou de piscine municipales !

Le Plume vous salue bien.

02 juillet 2008

De la pluie et du beau temps

Chaleur étouffante, sans un rayon de soleil ; pluie intermittente : Paris avait aujourd'hui une météo de banlieue de Kinshasa. On fait avec.



Quai de Bercy, 13 mai 2008.

Mais les températures sont tombées en fin de soirée - il faisait 17° à Angoulême, me dit-on. On pourra donc changer de raison de râler... L'espèce humaine est faite ainsi. Si le singe avait été content de son arbre, il ne serait pas descendu, et on n'en serait pas là.

Le Plume vous salue bien.

[Pentax ME Super, film Fuji Pro 400H, SMC Pentax-M 50mm f:1.7]

01 juillet 2008

Sirènes

Diner en terrasse à notre restaurant indien habituel, entre le boulevard de Strasbourg et la rue du Faubourg Saint-Martin. À la fraîche, ou quelque chose qui s'en rapproche. En fin de repas commence la noria des sirènes, sur le boulevard de Strasbourg : protection civile en grand nombre, pompiers, police, SAMU... Quelque chose de grave se passe pendant que nous mangeons. On ne sait pas quoi.


Métro de Rennes, station La Poterie.

Il y a une nouvelle de Dino Buzzati comme ça : Qualcosa era successo - (je l'ai lue en français il y a fort longtemps, mais je ne l'ai sous la main qu'en italien, langue que je ne lis guère). Des passagers d'un train sans arrêt voient d'abord quelques signes, puis des manifestations évidente que quelque chose se passe - foules paniquées, scènes d'exodes... Mais le train ne s'arrête pas ; ils tentent de lire les gros titre des journaux mais ne lisent que quelques lettres (ça se terminne par « ION »). La nouvelle s'achève sur l'arrivée du train dans une gare totalement déserte.

Du coup, mémoire de catastrophes : où étiez vous quand...? Dans une rame surchauffée du RER C en juillet 1995, avec un contrôleur un peu affolé qui tentait de savoir ce qui bloquait le trafic. À mon bureau, vue sur le jardin des plantes, avec des infos contradictoires parvenues d'outre-Atlantique - et des crétins de Français sur les forums de discussion qui trouvaient très drôle qu'il y ait un attentat dans cette partie du monde. Dans une station balnéaire ligure, avec des collègues anglais qui n'arrivaient pas à savoir ce qui se passait chez eux...

Des avants, des après. Mais avant, on ne sait pas que c'est avant. Et pendant non plus. E la nave va...

Le Plume vous salue bien.

Dino Buzzati, « Qualcosa era successo », extrait de Il crollo della Baliverna, Mondadori, 1954.

[boîtier Pentax MX, objectif SMC Pentax-M 50mm f:1.4, pellicule Fuji Acros 100]